• Qu’ont en commun le peintre Eugène Delacroix, le sculpteur César, l’architecte Charles Garnier et le dessinateur Joann Sfar ? Chacun d’eux a foulé, en tant qu’élève, l’imposant portail en fer forgé de l’École nationale supérieure des Beaux-arts, un immense ensemble de bâtiments hétéroclites qui s’étale sur près de deux hectares dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés.

    Face à l’École, le Musée du Louvre. À sa gauche, le Musée d’Orsay. À sa droite, l’Institut de France. Dans les rues adjacentes, des dizaines de galeries d’art. Aucun doute, nous sommes bien au cœur du quartier des artistes et la vénérable École des Beaux-arts en est l’une des plus influentes institutions. On vous fait découvrir ce véritable musée de l’Histoire de l’art.

    L’école des Beaux-Arts, deux siècles d’histoire de l’art à Paris

    Au-dessus de l’entrée principale du numéro 14 de la rue Bonaparte, les bustes du sculpteur Pierre Puget et du peintre Nicolas Poussin, tous les deux représentants de l’art français classique, trônent fièrement. Le ton est donné. Ici, l’art s’apprend à partir des trésors artistiques et architecturaux réalisés par les maîtres du passé. Chaque bout de mur et chaque œuvre exposée semblent converger vers un but unique : donner à voir les différentes pratiques artistiques, les différents styles et époques. Une excellente chose quand on sait que c’est dans cette optique qu’a été créé le lieu !

    L’école des Beaux-Arts, deux siècles d’histoire de l’art à Paris

    Au milieu de la cour, la colonne de l’abondance surmontée d’une sculpture de Francesco Bordoni nous fait comprendre que la profusion artistique est de mise. © Cyrielle Didier / Paris ZigZag

     

    Donner un lieu à l’apprentissage de l’art français

    Sous la Restauration, en 1817, il est décidé de donner des murs à l’Académie Royale des Beaux-Arts, jusque-là précairement installée dans le Collège des Quatre-Nations (aujourd’hui siège de l’Institut de France). Un décret royal attribue à l’institution les locaux de l’ancien Musée des monuments français, lui-même établi en lieu et place du couvent des Petits-Augustins de 1795 à 1816. De ce couvent fondé par Marguerite de Valois, la Chapelle des louanges et la Cour du mûrier en sont les derniers souvenirs.

    L’école des Beaux-Arts, deux siècles d’histoire de l’art à Paris

    L’entrée de la chapelle constituée de l’avant-corps du château d’Anet édifié sous Henri II et déplacée ici lors de la création du Musée des monuments français. Fermée au public, elle ouvre ses portes en septembre lors des Journées du Patrimoine. © Cyrielle Didier / Paris ZigZag

     

    Les travaux démarrent en 1820 sous la direction de François Debret. Le bâtiment des Loges, à gauche du Palais des Études, est le premier à sortir de terre en 1824. Il est aujourd’hui entièrement dédié aux enseignements artistiques, grâce à des ateliers ou des salles de classe. Conservée telle quelle, la chapelle devient quant à elle un dépôt où des copies de sculptures, bas-reliefs et peintures de tous les styles et toutes les époques se côtoient. Cette insolite réserve d’œuvres d’art permet, depuis 200 ans, aux élèves de se former et de forger leur art en copiant des œuvres des maîtres du passé.

    L’école des Beaux-Arts, deux siècles d’histoire de l’art à Paris

    L’art antique, un idéal artistique et architectural

    En faisant un tour à droite de la chapelle, on découvre une jolie cour ombragée, la cour du Mûrier, ancien cloître du couvent des Petits Augustins qui tient son nom du mûrier importé de Chine pour y être planté. En 1836, l’architecte Félix Duban reconstruit le cloître en le transformant en atrium antique bordé d’arcades et orné d’une fontaine.

    Quelques années plus tard, l’architecte complète la décoration de cette jolie cour carrée par des peintures dans le goût pompéien et des moulages des frises du Parthénon. Le tout donne la délicieuse impression de faire un bond en arrière, à l’époque où la méditerranée était le centre névralgique de la culture mondiale.

    L’école des Beaux-Arts, deux siècles d’histoire de l’art à Paris

    Et c’est là le point fort du lieu : être parvenu à s’inspirer des plus belles époques artistiques pour créer un univers aussi éclectique que cohérent. Le Palais des Études, le bâtiment le plus imposant de cet ensemble architectural, est à l’image de cette réussite.

    L’école des Beaux-Arts, deux siècles d’histoire de l’art à Paris

    La cour intérieure du Palais des Études  © Cyrielle Didier / Paris ZigZag

     

    Sa façade et sa cour intérieure sont décorées des noms gravés ou des médaillons représentant des artistes de l’Antiquité jusqu’au XVIIème siècle. C’est en 1863 que Duban décide de lui ajouter l’imposante verrière à charpente métallique qui permet au palais de se gorger de lumière dès les premiers rayons de soleil.

    L’école des Beaux-Arts, deux siècles d’histoire de l’art à Paris

    La cour intérieure du Palais des Études. © Cyrielle Didier / Paris ZigZag

     

    Un musée de l’Histoire de l’art autant qu’une école

    À l’arrière de la cour intérieure du Palais des Études, nous découvrons un hémicycle d’honneur décoré d’une grande fresque de Paul Delaroche, La Renommée distribuant des couronnes.

    L’école des Beaux-Arts, deux siècles d’histoire de l’art à Paris

    Le plafond de l’amphithéatre d’honneur du Palais des Études – © jemeprendspouruneartiste

     

    Cette peinture achevée en 1841 regroupe les portraits de plusieurs dizaines de peintres, sculpteurs et architectes européens. En son centre, l’architecte Ictinus, le sculpteur Phidias et le peintre Apelle – trois des artistes classiques majeurs de la Grèce antique. Ces derniers sont entourés par quatre femmes symbolisant les quatre périodes les plus fastes de l’art : la Grèce et la Rome antique, le courant gothique du Moyen-âge et la Renaissance. Une ode à l’art qui se révèle par son personnage central, la Renommée, qui lance des lauriers… aux lauréats des concours d’art qui se déroulent dans cet hémicycle.

    L’école des Beaux-Arts, deux siècles d’histoire de l’art à Paris

    La partie centrale de la fresque de Paul Delaroche

     

    La bibliothèque d’art Stratis Andréadis, la salle multimédia Karaiossifoglou et la galerie toute en couleur du premier étage termineront de composer cet ensemble architectural qui fait honneur aux beaux-arts.

    L’école des Beaux-Arts, deux siècles d’histoire de l’art à Paris

    L’école des Beaux-Arts, deux siècles d’histoire de l’art à Paris

    Les moindres recoins de l’École regorgent d’œuvres réalisées par les élèves ou de copies de grands maîtres. Ici, dans les escaliers menant au premier étage, il s’agit d’une copie réalisée par Théobald Chartran, du Mariage mystique de Sainte Catherine de Paolo Veronese. © Cyrielle Didier / Paris ZigZag

    L’école des Beaux-Arts, deux siècles d’histoire de l’art à Paris

    Sculpture en hommage à Félix Duban, principal architecte de l’École des Beaux-Arts.

    © Cyrielle Didier / Paris ZigZag

     

    Les dernières parcelles acquises, celles qui donnent sur le quai Malaquais, l’ont été en 1860 et 1884. Il s’agit du bâtiment Perret, du nom de son architecte, et de l’Hôtel de Chimay, un hôtel particulier datant du XVIIIe siècle. Le premier sert désormais de lieu d’exposition tandis que le second abrite des salles de classe et les locaux de la direction. Car, 200 ans après son ouverture, l’École des Beaux-Arts de Paris continue d’apporter son savoir, son histoire et ses techniques à des dizaines d’artistes en devenir chaque année. Dans un lieu décidément propice à la contemplation.

    L’école des Beaux-Arts, deux siècles d’histoire de l’art à Paris

    La façade arrière de l’Hôtel de Chimay

     

    Informations pratiques : École Nationale Supérieure des Beaux-Arts 

    14 rue Bonaparte, 75006

    Métro : St Germain des Prés (ligne 4)

    Article paru dans Paris Zig Zag


    votre commentaire
  • 1000 m² en plein cœur du 6ème arrondissement. Ce n’est qu’après avoir passé la sobre entrée d’un grand immeuble de la rue de Sèvres que l’on découvre ce lieu de culte, le plus discret de la capitale. L’église Saint-Ignace de Paris, baptisée ainsi en l’honneur d’Ignace de Loyola, fondateur et premier Supérieur général de la Compagnie de Jésus, est en effet particulièrement bien cachée.

    L’église la mieux cachée de Paris

    Construite entre 1855 et 1858 à l’emplacement d’un ancien entrepôt de vin en retrait de la rue, l’Église Saint-Ignace a toujours été cachée par des bâtiments. En 1972, les anciens édifices de la rue de Sèvres sont rasés pour laisser place à l’actuel immeuble, installé, lui aussi, devant l’église. Si ce n’est la petite pancarte au niveau de l’entrée, rien ne laisse présager qu’un très joli lieu de culte se cache derrière cet édifice peu avenant.

    Lorsque l’on entre, on est invariablement surpris par la taille de la nef principale et on ne peut s’empêcher de se demander comment ces 50 m de long pour 23 m de large peuvent passer aussi inaperçu depuis la rue.

    L’église la mieux cachée de Paris

    L’édifice a beau ne pas posséder de façade devant laquelle s’extasier, l’intérieur n’en reste pas moins sublime. Ainsi, les petites chapelles latérales qui accompagnent le vaisseau central sont richement décorées et particulièrement bien conservée. Chacune d’elle possède son retable en bois peint et doré ainsi que sa fresque murale. À l’honneur dans cette insolite église, Ignace de Loyola évidemment, mais aussi la Vierge Marie, qui nous rappelle le nom du lieu à sa construction en 1855 : Église de l’Immaculée Conception.

    L’église la mieux cachée de Paris

    © P. Rebillat

    L’église la mieux cachée de Paris

    Le seul moyen d’apercevoir l’extérieur de cette église étonnante est de se placer au niveau du 54/56 boulevard de Raspail. On découvre alors l’arrière en trapèze de l’abside, mais aussi ses vitraux et sa jolie pierre de taille.

    L’église la mieux cachée de Paris

     

    Informations pratiques :

    Église Saint-Ignace - 33 rue de Sèvres, 75006

    Métro : Sèvres-Babylone (lignes 10 et 12)

    L’église est ouverte au public de 10h à 19h les jours de semaine, de 8h à 19h le samedi et de 8h à 22h le dimanche.

    Article paru dans Paris Zig Zag


    votre commentaire
  • L’église la plus insolite de Paris

     

    C’est la plus petite église de Paris… et pourtant, il y a de grandes chances que vous ne la connaissiez pas : il s’agit de la paroisse orthodoxe Saint-Séraphin-de-Sarov.

    En plein coeur de l’ancien quartier Russe

    Durant l’entre-deux guerres, l’arrondissement devient le quartier russe. C’est ici que s’installent ceux qui fuient la Révolution d’Octobre. Beaucoup d’entre eux travailleront dans les usines Renault ou Citroën toutes proches.

    Parmi les restaurants, les épiceries et les pharmacies (dont les enseignes sont en cyrillique), un foyer d’étudiants russes s’installe au 91 rue Lecourbe. C’est dans le jardin de celui-ci (qui lui a cédé sa plus grande annexe) qu’une église prend place. Elle sera consacrée le 2 juillet 1933. A l’époque, c’est une baraque en bois de 42m² et de 2,5 mètres de hauteurs et deux arbres poussaient à l’intérieur.

    Jusqu’en 1973, elle connut quelques aménagements sommaires mais à l’occasion des 40 ans d’existence de la Paroisse et des 70 ans de la canonisation de saint Séraphin, une nouvelle église fut construite entre 1973 et 1974.

    L’église la plus insolite de Paris

     

    Allez voir cette église pas comme les autres 

    On ne saurait trop vous recommander d’aller voir par vous-même !

    Un jour de beau temps, poussez donc la porte du 91 rue Lecourbe, engouffrez-vous dans le hall, passez les courettes et poussez la grille du jardin qui abrite la plus petite église de Paris… car oui, nous sommes à Paris…on l’aurait presque oublié !

    Les arbres ne sortent plus du toit mais leurs troncs sont toujours là, dans la nef, au milieu des icônes, sortant du plancher au milieu des tapis. En plus, depuis 1988, les murs de l’église sont recouverts de cèdre rouge du canada ce qui lui confère une atmosphère unique et totalement insolite… et accentue le côté « isba » de ce lieu de culte si inattendu.

    Prenez donc le métro et allez faire un tour en Russie !

    91 rue Lecourbe, 75015

    Métro : Volontaires

     

    L’église la plus insolite de Paris

     Article paru dans Paris Zig Zag


    votre commentaire
  • 1860… Amoureux de Paris, retenez bien cette date. C’est en effet cette année-là que la capitale a vu son destin une nouvelle fois basculer, sous l’impulsion du baron Haussmann qui lui a définitivement offert un tout autre visage. De 12 arrondissements, Paris est alors passé à 20, en grappillant le territoire de onze villages des faubourgs jusqu’aux fortifications édifiées par Thiers en 1844. Partons sur les traces de ces quartiers parisiens qui furent des villages, et dont l’atmosphère trahit parfois encore le passé.

    Montmartre

    S’il est le quartier le plus emblématique de Paris aux yeux de la plupart des touristes, Montmartre n’a pourtant pas été intégré à la capitale qu’en 1860. À ce moment-là, il s’agissait d’un village de 36 000 âmes où les belles maisons et les cabanes en bois et plâtre d’artistes maudits et de sans-abris se partageaient le terrain, et où les moulins profitaient du vent d’altitude pour moudre le blé. L’endroit était également prisé pour ses cabarets et ses carrières de gypse…

    Ces anciens villages qui ont intégré Paris

    ©Paris Zigzag / Wassila Djellouli

    Bercy

    Au milieu du 19ème siècle, Bercy faisait figure de plus vaste marché de vins d’Europe. Pour les grossistes qui souhaitaient ravitailler Paris, impossible de passer le port de la Rapée sans payer une taxe. C’est pour cette raison que le quartier de Bercy, situé à proximité, devint un lieu d’entrepôt idéal. On en retrouve encore quelques vestiges, comme les chais du Cour Saint-Émilion et le bâtiment abritant actuellement le Musée des Arts Forains. Cette activité permit aussi à de nombreuses guinguettes populaires de voir le jour.

    Ces anciens villages qui ont intégré Paris

    Passy

    Avant d’être un quartier cossu du 16ème arrondissement, Passy était un village agréable, qui fit même longtemps office de lieu de villégiature. Prairies, châteaux à tourelles, belles demeures bourgeoises, on y venait profiter d’une atmosphère campagnarde, encore palpable aujourd’hui si l’on s’aventure dans la rue Berton. Le village avait aussi hérité d’une dimension mystique puisqu’à la fin du XVème siècle, des moines minimes charmés par ses vignes et sa belle vue, y avaient fait installer leur couvent.

    Ces anciens villages qui ont intégré Paris

     CC BY-SA 3.0, Franek2

    Belleville et Ménilmontant

    Indépendante jusqu’en 1860, Belleville était plus qu’un village puisque son nombre important d’habitants la hissait au rang de 13ème ville de France ! Populaire et habitée par de nombreux ouvriers des carrières des actuelles Buttes Chaumont, elle attirait les fêtards parisiens qui venaient profiter de ses guinguettes et de ses vignes. Quelques siècles auparavant, sa situation en hauteur et ses rues couvertes de lilas, de vignes et ponctuées de petites cascades lui valurent son nom de « Belleville ». Ménilmontant, quartier actuel du 20ème arrondissement de Paris, en était un hameau.

    Ces anciens villages qui ont intégré Paris

     Rue des Cascades à Ménilmontant CC BY-SA 3.0, Mbzt

    Charonne

    Il n’en reste aujourd’hui qu’une petite (mais charmante) église, un cimetière et deux rues piétonnes, et pourtant, on devine l’atmosphère passée de cet ancien village d’ouvriers et d’artisans d’environ 17 000 habitants. Longtemps investi par les vignes et les maraîchages, ce village a accueilli au 19ème siècle de nombreuses petites fabriques de colle, d’allumettes, de cuir ou de chapeaux, et surtout la plus grande manufacture de bougies installées alors rue Aumaire. Il faut également y imaginer une ribambelle de guinguettes très populaires où l’on buvait du vin deux fois moins coûteux qu’à Paris.

    Ces anciens villages qui ont intégré Paris

     CC BY-SA 3.0, Pol

    Auteuil

    Jusqu’à la fin du 19ème siècle et son annexion partielle à Paris, le village d’Auteuil jouissait d’une atmosphère très campagnarde. Attirés par sa tranquillité, son exposition très ensoleillée et la proximité du Bois de Boulogne, de nombreux bourgeois et nobles y posèrent leurs valises. Aujourd’hui encore, ce qui est devenu un quartier du 16ème arrondissement transformé par l’urbanisme et les réalisations Art Nouveau de Guimard, est très huppé.

    Ces anciens villages qui ont intégré Paris

    CC BY-SA 3.0, Mbzt

    Batignolles

    Une balade au square des Batignolles nous donne le sentiment de prendre une bouffée d’oxygène comme rarement dans Paris, et pour cause : au début du XIXème siècle, ce village était réputé pour la pureté de son air ! Un grand médecin, Charles François Lemercier, y avait même fait installer sa maison de santé. Avant qu’il soit annexé à Paris en 1860, on y trouvait une mairie, une église, la toujours actuelle Sainte-Marie des Batignolles, un marché et également un théâtre pour se divertir.

    Ces anciens villages qui ont intégré Paris

    CC BY-SA 2.0, Bastiaan

    Grenelle

    Avant d’être ce quartier parisien niché entre les métros Dupleix et Javel, Grenelle était une commune du département de la Seine créée en 1830, qui abritait des maisons bourgeoises mais également des fabriques de fer, de platine, de poudres de chasse ou encore d’encre. Avec la construction du quartier d’affaires Beaugrenelle et de ses hauts immeubles, peu de traces subsistent de ce passé villageois, hormis quelques devantures de la rue du Commerce et la petite église Saint-Jean Baptiste.

    Ces anciens villages qui ont intégré Paris

    CC BY 3.0, Peter Potrowl

    La Villette

    Difficile de l’imaginer lorsque l’on s’y balade aujourd’hui, mais la Villette était il y a quelques siècles un village doté de nombreuses vignes, vergers et de couvents. Une grande sécheresse obligea Napoléon à y faire construire un canal, transformant l’activité du village qui attira dès lors des industries, ou des fabriques d’allumettes, de savons et de bougies. Au moment de l’annexion à Paris en 1860, a débuté la construction des célèbres abattoirs et du marché aux bestiaux, dont subsistent encore aujourd’hui quelques traces…

    Ces anciens villages qui ont intégré Paris

    CC BY 2.0, Guilhem Vellut

    Vaugirard

    Aussi étonnant que cela puisse paraître, l’espace reliant aujourd’hui la porte de Brancion au métro Sèvres-Lecourbe dans le 15ème arrondissement appartenait au village de Vaugirard, réputé au 19ème siècle pour son air pur et… ses navets ! Celui-ci renfermait de nombreuses maisons avec potagers et des cultures maraîchères de grande qualité, avant de se voir investi par des fabriques de carton-pâte, bougies, cuir ou de briques. En 1860, au moment de son annexion à Paris, il abritait 37 500 habitants et sa vie s’articulait presque exclusivement autour de la rue Vaugirard.

    Ces anciens villages qui ont intégré Paris

    CC BY-SA 3.0, Ayack

    D’autres villages indépendants ont été partiellement intégrés à Paris en 1860 : c’est le cas d’Ivry, un village très industriel dont la population inspira Victor Hugo pour ses personnages des Misérables, la Chapelle Saint-Denis, un village réputé pour ses industries ferroviaires et du secteur métallurgique ou encore celui du Petit Montrouge riche en pépinières et moulins à farine.

    Le quartier s’étendant aujourd’hui du métro Corvisart au parc Montsouris appartenait avant 1860 à Gentilly, un village situé au bord de la Bièvre où l’on trouvait de belles propriétés ainsi que des fermes, alors que les Ternes, actuel quartier du 17ème arrondissement, se trouvait dans un village éponyme bien pourvu en teintureries, blanchisseries et établissements horticoles.

    Article paru dans Paris Zig Zag


    votre commentaire
  • On s’y rend régulièrement pour renouveler des papiers, demander des autorisations ou encore pour se marier… Des démarches prenantes qui ne nous laissent que peu de temps pour apprécier leurs belles architectures. Pourtant, à Paris, certaines mairies d’arrondissements sont des œuvres d’art à part entière. Véritables monuments historiques, elles se démarquent par leurs formes, leurs styles ou leurs tailles hors normes. Partons à la découverte des 5 plus belles d’entre elles et de leurs histoires.

     

    La mairie du 5ème

    Il était essentiel qu’une mairie située sur une place aussi majestueuse que celle du Panthéon se fonde impeccablement dans le décor. Mieux, au milieu du XIXème siècle, les architectes Guenepin et Hittorff ont été chargés de faire en sorte que le bâtiment embellisse la place, au même titre que la bibliothèque Sainte-Geneviève, construite à la même époque. Pour ce faire, ils ont veillé à ce que la façade soit symétrique à celle de la faculté de droit qui lui fait face. Imposante et très haute, la mairie du Vème est également reconnaissable à ses grandes colonnades de style néo-classique, proche de celui du Panthéon. L’aménagement intérieur porte lui la patte de Victor Caliat, architecte de l’arrondissement qui s’occupa de la décoration aux alentours de 1870.

    13 place du Panthéon, 75005

     Les plus belles mairies d’arrondissement de Paris

    CC-BY-2.0, Guilhem Vellut

     

    La mairie du 1er

    Difficile de croire qu’il s’agit d’une mairie lorsque l’on passe devant cette construction de 1863 ressemblant à un édifice religieux. Pourtant, sur cette place située à quelques mètres du Louvre et des quais de Seine se trouve bien la mairie du 1er arrondissement, sans nul doute la plus étonnante de Paris. Si elle ressemble à une église, c’est que son architecte Jacques Hittorff a conçu sa façade comme le pendant de celle de l’église Saint-Germain-L’auxerrois voisine, pourtant alors vieille de six siècles. Autre élément prêtant à confusion, le beffroi de style gothique flamboyant haut de 38 mètres situé entre les deux édifices, qui fut érigé par l’architecte Théodore Ballu pendant la construction de la mairie…

    4 place du Louvre, 75001

     

    Les plus belles mairies d’arrondissement de Paris

     CC-BY-SA 3.0, Pline

     

    La mairie du 19ème

    Avec son architecture mêlant pierres et briques inspirée des grandes demeures du début du XVIIème siècle, la mairie du 19ème peut se vanter d’être l’une des plus belles de Paris. À cela s’ajoutent son emplacement idéal, sur une large place pavée située juste en face de l’entrée du parc des Buttes Chaumont, ainsi que sa jolie façade. Cette dernière est dotée d’une avancée à colonnes et arcades et de deux statues de Georges Clère, L’Approvisionnement en eau et L’Approvisionnement en bétail. Elle fut bâtie entre 1876 et 1878 sur les plans de l’architecte Gabriel Davioud, qui a dû composer avec un terrain peu stable. Il a en effet été nécessaire de creuser jusqu’à 18 mètres sous la surface pour poser les fondations de cette mairie !

    5-7, Place Armand Carrel, 75019

     

    Les plus belles mairies d’arrondissement de Paris

     CC-BY-SA 3.0, Velvet

     

    La mairie du 10ème

    La mairie dont la construction a coûté le plus cher de Paris, c’est elle ! Édifiée entre 1892 et 1896 par Eugène Rouyer, le prix de la mairie du 10ème arrondissement s’est alors élevé à 2.750.000 de francs. Et pour cause : immense et richement sculpté, l’édifice domine largement les autres immeubles du quartier, notamment grâce à son architecture néo-gothique qui pare son toit de multiples flèches pointues. De plus, le bâtiment s’étend sur un îlot complet délimité par les rues du Faubourg-Saint-Martin, du Château d’Eau, Pierre-Bullet et Hittorf. Sur sa façade, on observe de multiples sculptures achevées en 1906, représentant les métiers exercés dans l’arrondissement à l’époque, de l’orfèvrerie à la broderie en passant par la céramique.

    72 rue du faubourg Saint-Martin, 75010 

     

    Les plus belles mairies d’arrondissement de Paris

     CC-BY-SA 3.0, Coyau

     

    La mairie du 12ème

    Cette mairie, située derrière un petit jardin équipé de jeux pour enfants, est pleine de charme. À la croisée des styles Renaissance, Louis XIII et Louis XIV, elle est l’œuvre d’Antoine-Julien Hénard qui la revêtit de colonnes, de bossages (encorbellements sur ses parois), de petites lucarnes et même d’une tour. Achevé en 1876, ce bel édifice se situe en lieu et place de l’ancienne mairie de Bercy, un quartier parisien qui fut autrefois et jusqu’en 1859 une commune à part entière…

    130, Avenue Daumesnil, 75012 

     

    Les plus belles mairies d’arrondissement de Paris

     CC-BY-SA 4.0, Cab01

     

    Article paru dans Un Jour de plus à Paris


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires