•   La tour Montparnasse accueillait ses premiers occupants

     

    En 1973, le chantier de la tour Montparnasse s’achève et Le Figaro raconte les débuts des premiers locataires. A l’époque déjà, ils appréciaient la vue sur Paris qui n’est pas gâchée par la tour elle-même.

     

    La tour Montparnasse accueillait ses premiers occupants

     

    En ce mercredi 19 septembre 1973, Le Figaro évoque les 700 nouveaux « Montparnos » (référence aux groupes d’artistes qui vivaient dans le quartier), ces précurseurs qui sont les premiers occupants de la tour Montparnasse et ses 210 mètres de haut, tout fraîchement achevée. Une expérience qui rend le journaliste Jacques Nosari particulièrement lyrique. « La tour Maine-Montparnasse n’est plus seulement cet objet inanimé, admiré par les uns, détesté par les autres, écrit-il. Elle a maintenant une vie intérieure et un cœur commercial qui depuis vendredi bat le rappel d’une nouvelle clientèle. Elle a ses premiers habitants encore un peu perdu dans cette Babel de l’an 2000, encore un peu hésitants, se déplaçant avec des précautions de cosmonautes foulant une nouvelle planète. Ils ne sont que 700 précurseurs sur les dix mille qui peupleront la tour quand tout sera terminé. »

     

    Auscultés par des spécialistes en sociologie urbaine

    Pour cette grande nouveauté, les premiers occupants sont de véritables cobayes « dont une armée de spécialistes en sociologie urbaine surveille les réactions physiques et morales », précise l’article. On y apprend aussi que les doyens des lieux « appartiennent à l’état-major du multi-restaurateur Jacques Borel, installé aux 27ème et 28ème étage depuis déjà trois mois » et qui va bientôt « manger un étage de plus ».

     

    La tour Montparnasse accueillait ses premiers occupants

     

    Malgré l’attrait de la modernité l’enthousiasme est loin d’être général ou béat. « J’étais absolument contre cette tour qui dépare la rive gauche, explique ainsi l’un des occupants. La meilleure façon de ne pas la voir, c’est encore d’être dedans. » Parmi les autres récriminations, le journaliste relève: « C’est la pagaille », « l’accès aux parkings est une prouesse » ou encore « la climatisation fonctionne mal ». Plus de 40 ans après, on peut encore formuler ces critiques à l’encontre de bien des tours.

     

    54.000 m² de carreaux à nettoyer

    Il n’en reste pas moins que cet immense chantier qui touche à son terme suscite la curiosité des habitants de la capitale. « La tour a connu durant ce week-end un énorme succès de curiosité, précise le journaliste. Elle a été un but de promenade pour des milliers de Parisiens. Affluence qui rappelle un peu les premiers jours d’Orly. »

     

    La tour Montparnasse accueillait ses premiers occupants

     

    Et pour les amateurs de chiffres, on apprend qu’une escouade de laveurs de carreaux en cours de formation aura 54.000 m² à nettoyer tandis qu’un « ordinateur mis en place sous la tour est chargé de surveiller 24 heures sur 24 les 2500 points névralgiques du bâtiment ». Quant aux ascenseurs, leurs concepteurs promettaient déjà à l’époque des appareils « intelligents grâce à un système électronique complexe », capables de gravir les 58 étages en 40 secondes et qui devrait éviter toute attente de « plus de 30 secondes ». Des bien belles promesses.

    Article paru dans Le Figaro


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