• Où l'on découvre un baron qui fait des caprices.

    Paris, XIXème siècle. L’empereur charge le baron Haussmann, préfet de la Seine, de repenser complètement la ville de Paris.

    Finis les ruelles tortueuses et les immeubles insalubres ! Place à un réseau d'égouts digne de ce nom et à de grandes avenues. Mais le dévouement total du baron à son projet frise l’obsession… Jusqu’où ira-t-il pour réaliser le Paris de ses rêves ?
    Pendant des années, plus de la moitié de la capitale est en travaux ! Les bouleversements sont tels qu’on surnomme Haussmann “Attila le Hun”, du nom d’un guerrier réputé sans pitié.

     

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    Caricature du baron Haussmann en "artiste démolisseur", Second Empire, dessin, Bibliothèque de l'université de Brown Voir en grand

     

    Le baron exige la destruction de quartiers entiers, il ajoute de nouveaux parcs, et surtout, il fait percer des avenues larges et aérées. Pour que l’effet visuel de ces avenues soit encore plus réussi, il faut qu’elles débouchent sur un monument.
    Haussmann tient particulièrement à cette structure, quitte à bousculer d’importants chantiers !

     

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    Pierre Emonts, Démolition de la butte des Moulins en vue de la création de l'avenue de l'Opéra, vers 1870, photographie, Bibliothèque de l'université de Brown Voir en grand

     

    Et justement, le baron est très agacé. Le boulevard de Sébastopol, qui divise la ville entre Est et Ouest, ne débouche sur rien ! On aperçoit bien un bout du futur tribunal de commerce, encore en construction, mais cela n’a rien de spectaculaire : la future coupole du monument ne sera pas visible depuis le boulevard.

     

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    Vue aérienne du boulevard de Sébastopol depuis la tour Saint-Jacques
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    Haussmann ne se laisse pas abattre par cette contrariété. Il a trouvé un moyen de préserver l’effet voulu. Il exige tout simplement le déplacement de la coupole pour qu’elle soit dans l’axe du boulevard de Sébastopol. Tant pis pour la symétrie du bâtiment !

    Le dôme est ainsi largement excentré, donnant une drôle d’allure au tribunal.

     

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    Antoine-Nicolas Bailly, Tribunal de commerce de Paris, 1865, Paris
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    Mais au moins, la vue du boulevard de Sébastopol est sauve !

    Aujourd’hui, il faut être un piéton pour l’admirer : le boulevard est en sens unique et les voitures lui tournent le dos...

     

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    Vue du boulevard de Sébastopol vers le sud avec au loin le dôme du tribunal de commerce Voir en grand

     

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    Détail du Nouveau Plan de Paris Divise en Vingt Arrondissements, 1870. Mise en valeur du Tribunal de commerce et du boulevard de Sébastopol

    Article paru dans Artips


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