• Petits et grands chiffres du métro parisien

     

    Inauguré par la Compagnie des Chemins de Fer métropolitain de Paris le 19 juillet 1900, le métro parisien occupe, depuis plus d’un siècle, une place centrale dans la vie quotidienne des franciliens. Chaque jour, ce sont près de 4,16 millions d’utilisateurs qui prennent les 302 stations du métro, réparties sur 219,9 kilomètres de voies et 16 lignes !

    Géométrie (très) variable pour les lignes du réseau

    Plébiscité par les Parisiens dès son lancement, le métro n’a cessé de se développer : d’une seule ligne en 1900, il est passé à 10 lignes en 1911, avant d’atteindre son nombre actuel en 1998 avec l’ouverture de la ligne 14.

    Dotée de seulement 4 points d’arrêts et 1,3 km de parcours, la ligne 3 bis reliant les stations Gambetta et Porte des Lilas est la plus courte du réseau, mais également celle qui compte le moins de stations. Grâce à ses 24,3 km, la ligne 13, peut se targuer d’être la plus longue du réseau et de desservir le plus grand nombre de communes alentours (neuf, en comptant Paris), alors que la ligne 7 et 8 sont celles qui comptent le plus de stations : 38 chacune, soit plus que les lignes 3 bis, 7 bis, 11 et 14  réunies !

    Les deux lignes entièrement automatisées du réseau parisien caracolent en tête des lignes les plus rapides : la vitesse moyenne de la ligne 14 est de 40 km/h, secondée par la ligne 1 qui atteint presque les 30 km/h. La ligne 4 est l’escargot du réseau avec ses 20 km/h de vitesse moyenne.

     

    Petits et grands chiffres du métro parisien

    Construction du métropolitain. La station Bastille en cours d’achèvement. Paris, juillet 1906.

     

    Les stations parisiennes décortiquées

    Depuis le 23 mars 2013 et l’ouverture de la station Mairie de Montrouge à l’extrémité sud de la ligne 4, le métro parisien compte 302 stations physiques et 383 points d’arrêts, dont 9 se trouvent à fleur de sol et 17 sont des stations aériennes. La station Abbesses est la plus profonde de Paris avec ses 36 mètres en dessous du sol.

    En 2015, la station la plus fréquentée était la Gare du Nord avec plus de 51 millions d’utilisateurs à l’année. La station la moins fréquentée du réseau est Église d’Auteuil, sur la ligne 10, avec seulement 183 000 voyageurs par an. Cela signifie que la station Gare du Nord atteint le nombre de visiteurs annuel de la station Eglise d’Auteuil en 31 heures !

     

    Petits et grands chiffres du métro parisien

     

    Et du côté du ticket de métro ?

    Vendu à près de 600 millions d’unités par an et utilisé quotidiennement par des millions de touristes et de parisiens, le ticket de métro est presque aussi emblématique que le métro lui-même. Si son apparence a été revue au fil des ans, sa taille est restée inchangée depuis l’inauguration de la première ligne en 1900 : depuis 117 ans, il mesure 60 x 30 millimètres. Pas étonnant que ce petit bout de papier cartonné soit devenu si culte !

    Petits et grands chiffres du métro parisien

    Article paru dans Paris ZigZag


    votre commentaire
  • Il y a quelques siècles, Paris n’avait pas tout à fait le même visage qu’aujourd’hui. La ville, moins étendue, était délimitée par des enceintes  et certaines portes et arcs indiquaient l’entrée d’avenues royales et de palais. Aujourd’hui, seules quatre portes sont encore debout, remplissant davantage le rôle d’arcs de triomphe que de véritables lieux de passages. Quatre édifices à l’histoire riche que nous vous faisons découvrir !

    La Porte Saint-Denis

    Les quatre arcs de triomphe de la capitale !

    Coyau, licence CC BY-SA 3.0

     

    Il est étonnant de croiser cette porte, érigée fièrement comme un témoin de notre histoire, à deux pas du boulevard Bonne Nouvelle et ses distractions modernes. Datant de 1672, elle est en réalité un arc de triomphe, inspiré de l’Arc de Titus à Rome et construit en l’honneur de Louis XIV, victorieux lors de la guerre de Hollande face aux Provinces unies. Si vous levez la tête pour apercevoir le sommet de cet édifice, d’une hauteur d’environ 25 mètres, vous apercevrez les mots « Ludivico Magno », qui signifient « À Louis Le Grand », dédicace plus ou moins discrète au roi. Pour flatter ce dernier, l’architecte François Blondel et le sculpteur Michel Anguier n’ont pas été avares de symboles victorieux, comme les deux obélisques présents de chaque côté de l’arc, qui commémorent le passage du Rhin par Louis XIV, et la frise supérieure qui symbolise sa victoire à Maastricht. La porte répondait aussi à la volonté de Colbert de séparer la ville des faubourgs. Si l’on se place devant elle, on se retrouve face à la rue du Faubourg-Saint-Denis qui menait autrefois directement à la Basilique Saint-Denis, une artère très fréquemment empruntée par le roi. La porte Saint-Denis en marquait l’entrée.

    Boulevard Saint-Denis, 75010 

     

    La Porte Saint-Martin

    Les quatre arcs de triomphe de la capitale !

     ©Benutzer

     

    Avec ses 18 mètres de haut, la porte Saint-Martin se dresse encore avec allure dans le quartier des Grands Boulevards. Datant de 1674, elle est toute en pierre calcaire et se reconnaît à la présence de deux petites arcades sur les côtés. C’est dans sa volonté de séparer les faubourgs de la ville, que Colbert a ordonné la construction de cet édifice à la gloire de Louis XIV, tout comme la porte Saint-Denis, située à quelques mètres de là. Plus dépouillée que cette dernière, la porte Saint-Martin n’en est pas moins riche de symboles : l’architecte Pierre Bullet y a représenté Louis XIV, protégeant une femme de l’aigle germanique, pour symboliser la défaite des allemands lors de la bataille de Limbourg en 1665, ou encore ce même roi recevant des clés de la main d’une femme à genoux, référence directe à la prise de Besançon. Les plus observateurs remarqueront aussi l’inscription tout en haut de l’édifice qui peut se traduire par « À Louis Le Grand, pour avoir pris deux fois Besançon et la Franche Comté, et vaincu les armées allemandes, espagnoles et hollandaise ». En toute modestie…

    Boulevard Saint-Martin, 75010 

     

    L’Arc de Triomphe de l’Étoile

    Les quatre arcs de triomphe de la capitale !

     Gzen92, licence CC BY S-A 4.0

     

    L’Arc de Triomphe de l’étoile, une porte ? C’est en tout cas ce que nous apprend l’histoire de l’édifice. À l’origine, Napoléon 1er, l’instigateur de cette construction, voulait en faire le lieu d’entrée vers une avenue reliant le Louvre à la Bastille, une arche sous laquelle les passants marcheraient pour rejoindre le faubourg Saint-Antoine. Difficile à imaginer aujourd’hui avec la circulation incessante du rond-point des Champs Élysées ! Mais l’empereur, qui a fait appel principalement à l’architecte Jean-François-Thérèse Chalgrin, a surtout souhaité faire de l’Arc de Triomphe un témoin des grandes victoires de l’armée française, d’où son nom. On y admire encore aujourd’hui des gravures et sculptures représentant les grandes batailles des périodes de l’Empire et de la Révolution. Avec sa hauteur de près de 50 mètres et sa situation rêvée à l’extrémité des Champs Élysées, cet arc achevé en 1836 est devenu l’un des symboles de Paris à travers le monde. Mais les touristes de passage ne se doutent certainement pas que son premier étage abrite depuis 1920 une tombe, celle d’un soldat français mort durant la Première Guerre Mondiale, le célèbre soldat inconnu !

    Place Charles de Gaulle, 75008 

     

    L’Arc de Triomphe du Carrousel

    Les quatre arcs de triomphe de la capitale !

     ©Tim Adams

     

    Au moment de sa construction par Percier et Fontaine, en 1808, l’Arc de Triomphe du Carrousel était la porte d’entrée de la cour du Palais des Tuileries, un édifice détruit par l’incendie de Communards. Commandé par Napoléon Bonaparte, il avait aussi pour vocation de célébrer les grandes victoires de l’armée de l’époque, comme la bataille d’Austerlitz ou la Campagne de 1805. Très différent des autres portes et arcs de Paris, l’Arc de Triomphe du Carrousel a une apparence plus travaillée et plus complexe, malgré une hauteur moindre de 15 mètres. On remarque, par exemple, la présence d’entrée sur chacune de ses faces, de colonnes antiques en marbre blanc et rouge, de nombreux bas-reliefs, ainsi que d’une sculpture à son sommet. Cette dernière, représentant un char tiré par quatre chevaux est une copie de l’œuvre qui orne la porte de la basilique Saint-Marc à Venise. Aujourd’hui, on y passe surtout lorsque l’on quitte le Louvre pour aller prendre l’air au Jardin des Tuileries, l’occasion d’admirer le panorama magnifique sur l’Obélisque de la Place de la Concorde, l’Avenue des Champs-Élysées ou l’Arc de Triomphe qui s’offre à notre regard lorsqu’il suit son axe.

    Place du Carrousel, 75001 

    Article paru dans Paris ZigZag


    votre commentaire
  • Symboles du romantisme parisien, les 37 ponts qui jalonnent la Seine sont bien plus que des passerelles permettant de relier les deux rives de la capitale. Véritables traits d’union  entre plusieurs siècles d’histoire, ils racontent par leur architecture comment la ville s’est développée au fil du temps.  

    Des ponts qui ont également connu une histoire mouvementée, et pour certains insolite, à vous souvenir la prochaine fois que vous les arpenterez !

     

    Pont Alexandre-III

    Inauguré lors de l’Exposition Universelle de 1900, son architecture d’avant-garde, sa décoration baroque et sa situation géographique en font l’un des plus emblématiques de la capitale. Édifié en l’honneur de l’amitié retrouvée entre la France et la Russie, on retrouve au milieu de sa structure les Nymphes de le Seine, portant les armes de Paris, mais aussi les nymphes de la Neva, qui portent, elles, les armes de la Russie. Un symbole fort en plein cœur de Paris !

    Tout ce que vous ne saviez pas sur les ponts de Paris


     Lors de l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs de 1925, le pont Alexandre III fut également interdit à la circulation pendant plusieurs mois, reconverti pour la manifestation en rue bordée de boutiques occupées par les industries de luxe. 

    Tout ce que vous ne saviez pas sur les ponts de Paris

     

    Pont de la Concorde

    Mis en projet à partir de 1727, date de la construction de la Place de la Concorde (anciennement place Louis XV), ce pont n’a été achevé qu’en 1790, faute de moyens financiers et de matériaux. C’est grâce à la révolution française que le Pont de la Concorde put être construit, grâce aux pierres prises à la forteresse de la Bastille.

    Tout ce que vous ne saviez pas sur les ponts de Paris

     

    Entre l’ancienne place de la Révolution et l’Assemblée Nationale, ce pont, édifié donc en grande partie avec les pierres récupérées à la Bastille, permettait alors aux parisiens de piétiner le symbole royal en le traversant !

     

    Le Pont de l’Alma

    Tout ce que vous ne saviez pas sur les ponts de Paris

     

    Tout le monde (ou presque) connaît le fameux Zouave du Pont de l’Alma, lequel, dans la tradition parisienne, sert à jauger la Seine en cas de crue. Mais ce que l’on sait moins est que ce Zouave, sculpté par Georges Diebolt, était à l’origine accompagné de trois camardes, lorsque le premier Pont de l’Alma fut construit en hommage à la guerre de Crimée, inauguré par Napoléon III. Un grenadier, un chasseur à pied et un artilleur honoraient en effet la mémoire des soldats qui avaient combattu pendant la guerre, jusqu’à que le pont fut entièrement reconstruit entre 1970 et 1974.

    Le chasseur à pied est aujourd’hui dans le bois de Vincennes (contre le mur sud de la redoute de Gravelle), le grenadier est à Dijon, ville natale de son sculpteur, et l’artilleur a été transféré à La Fère (Aisne), ancien siège de l’École Royale d’Artillerie. Le Zouave reste le seul, aujourd’hui, à avoir les pieds dans l’eau !

     

     

    Pont Neuf

    Comme son nom ne l’indique pas, le Pont Neuf est le plus vieux pont de Paris. Un pont qui, à l’époque de sa construction (fin 16e – début 17e), était le premier pont à traverser entièrement la Seine, le premier à être construit avec de la pierre, et, enfin, le premier à être doté d’un trottoir pour les piétons.

    Tout ce que vous ne saviez pas sur les ponts de Paris

     

    Autre révolution pour l’époque, ce fut aussi le premier pont sans aucune habitation. Il abritait uniquement des boutiques, lesquelles ont disparu en 1855. 

    Tout ce que vous ne saviez pas sur les ponts de Paris

     

    Pont de la Tournelle

    Reliant la rive gauche à l’île Saint-Louis, le Pont de la Tournelle est surmonté de l’un des emblèmes les plus importants de la capitale : la statue de Sainte Geneviève, patronne de Paris.

    Tout ce que vous ne saviez pas sur les ponts de Paris

     

    Une statue qui est l’œuvre de Paul Landowski (à qui l’on doit, notamment, le Corcovado), lequel n’était pas d’accord avec la ville de Paris quant à la direction donnée à Geneviève. Lui voulait la tourner vers Notre-Dame, tandis que la ville souhaitait la voir regarder vers l’Est, là où Attila et les Huns avaient contourné Paris. Il sera finalement décidé que Sainte Geneviève tournera le dos à Notre-Dame, au plus grand désespoir du sculpteur, qui boycottera l’inauguration.

    Prévue le 9 juillet 1928, elle sera différée au 27 août. Landowski, lui, ne participera pas à la cérémonie. 

     

    Pont d’Arcole

    La bataille d’Arcole, qui dura du 15 au 17 novembre 1796, est l’un des épisodes les plus célèbres de la légende napoléonienne, et nombreux sont ceux qui associent ce pont à la Campagne d’Italie. 

    La légende raconte plutôt que ce pont, qui relie l’île de la Cité et la place de l’Hôtel-de-Ville (ancienne place de Grève) tiendrait plutôt son nom d’un jeune homme qui, bravant les balles de la Garde Royale lors de la révolution de juillet 1830, aurait planté un drapeau tricolore sur le pont, et serait tombé en s’écriant « « Je m’appelle Arcole ! Vengez-moi ! ». 

    Dès lors, le pont de Grève aurait pris le nom de… Pont d’Arcole. 

     

    Pont des Arts

    Premier pont métallique de Paris, le Pont des Arts fut commandé par Napoléon pour doter la capitale d’une technologie nouvelle : la fonte. Baptisé Pont des Arts, il tient en fait son nom du Palais des Arts, nom donné à l’époque au Louvre, transformé en musée sous la Révolution.

    Tout ce que vous ne saviez pas sur les ponts de Paris

     

    Inscrit à l’inventaire des monuments historiques en 1975, une expertise démontrera la fragilité de l’édifice, et le pont sera interdit d’accès en 1977. Une décision très sage, puisqu’en 1979, un choc avec une barge fera s’effondrer le pont sur 60 m de long !

    Tout ce que vous ne saviez pas sur les ponts de Paris

     

    Petit Pont

     Dans la nuit du 27 au 28 avril 1718, une mère qui avait perdu son fils noyé décida de suivre une croyance populaire qui disait qu’il fallait faire flotter un cierge planté dans un pain béni, lequel s’arrêterait à l’endroit même de la noyade. La femme déposa donc dans la Seine un bol surmonté de cet assemblage magique. Le bol dériva, puis percuta un bateau chargé de foin qui avait accosté au niveau du quai de la Tournelle.

    Tout ce que vous ne saviez pas sur les ponts de Paris

    Le Petit-Pont après l’incendie de 1718. Jean-Baptiste Oudry

     

    Le bateau prit feu, puis, pour éviter que celui-ci ne se propage, la corde fut coupée. Mais au lieu de couler, le bateau en flammes se dirigea vers le Petit Pont, alors constitué uniquement de maisons sur pilotis en bois. Ce fut l’un des incendies les plus importants du 18ème siècle, causé par un simple cierge…

    Article paru dans Un Jour à Paris


    votre commentaire
  • Le cimetière des guillotinés, un lieu d’histoire et de mémoire

    © Marc Heimermann

     

    Le cimetière de Picpus, dans le XIIème arrondissement, est un lieu singulier. Par son statut, d’abord, puisqu’il est l’un des deux seuls cimetières privés de la capitale. Par son affectation, ensuite, puisqu’il n’accueille que des descendants de personnes guillotinées lors de l’épisode le plus sanglant de la Révolution : la Grande Terreur, dont la fin sera marquée par l’exécution de Robespierre. On vous raconte l’histoire de ce lieu sans équivalent dans la capitale.

    Le cimetière des guillotinés, un lieu d’histoire et de mémoire

    © Marc Heimermann

     

    La Grande Terreur, un mois et demi d’exécution de masse

    Juin 1794. Deux ans après son installation sur la place de la Révolution (aujourd’hui place de la Concorde), la guillotine rassemble plus de mécontents contre elle que n’importe quelle mesure prise par la Convention nationale. Plus que la méthode, c’est son emplacement qui pose problème. Le passage continuel des charrettes remplies de corps sanguinolents apportent leur lot de désagréments. Pire, l’inhumation des milliers de cadavres dans les fosses communes du cimetière des Errancis empestent l’air d’odeurs nauséabondes. Faisant face à de multiples plaintes, les autorités n’ont guère d’autre choix que de délocaliser le « hachoir national ». Ils choisissent d’abord la place de la Bastille, puis la place du Trône-Renversé, actuelle place de l’Île-de-la-Réunion. La guillotine établie, il leur faut maintenant trouver un endroit où inhumer les cadavres qui s’accumulent… En essayant, cette fois-ci, de trouver un lieu qui ne liguera pas tous les habitants contre lui.

    À quelques centaines de mètres de la place du Trône-Renversé se trouve un enclos de 300 mètres de long sur 70 mètres de large. Cet immense domaine au cœur de la capitale a longtemps abrité un couvent, celui des Chanoinesses de Saint-Augustin de la Victoire-de-Lépante. En mai 1792, les bâtiments et le terrain de cette communauté religieuse ont été confisqués par les révolutionnaires et donnés à un « patriote ». Le lieu semble tout trouvé : proche du lieu d’exécution, grand, caché derrière des murs et propriété de la Nation. Deux grandes fosses pouvant accueillir des centaines de cadavres sont immédiatement creusées et le tracé d’une troisième réalisé. Pour minimiser le risque de recevoir des plaintes, les autorités gardent le lieu secret. Pendant toute la durée de la Grande Terreur, personne ne saura vraiment où les corps sont transportés.

    Le cimetière des guillotinés, un lieu d’histoire et de mémoire

    Un comité révolutionnaire, chargé de donner les sentences d’exécution, sous la Terreur

     

    Et pourtant, Dieu sait qu’ils sont nombreux ! En seulement six semaines, du 14 juin au 27 juillet 1794, 1306 suppliciés seront inhumés dans l’enclos de l’ancien couvent. Le couperet du bourreau Sanson tombera plus de fois en un mois et demi qu’en deux ans de présence sur la place de la Révolution. Nous sommes au paroxysme de la Terreur et les « ennemis de la Révolution » sont des nobles, des religieux, des militaires, mais surtout des gens du peuple. Tout le monde peut tomber sous le coup d’une décision du Tribunal Révolutionnaire : parmi les 1306 victimes, il y a des meuniers, des marquis, des boulangers, des princesses, des lieutenants ou des brasseurs. 1109 hommes et 197 femmes de tous rangs dont les noms sont aujourd’hui inscrits sur des plaques installées sur un mur du cimetière.

    Un lieu de mémoire et de recueillement

    Sous le Directoire, le domaine est découpé en parcelles et vendu à des particuliers qui n’ont généralement pas connaissance des pratiques funestes qui s’y sont déroulés quelques années plus tôt. Seuls quelques officiels et privilégiés savent que des milliers de corps en décomposition sont empilés à quelques mètres en dessous du sol. C’est grâce à la persévérance de trois femmes que les secrets de l’ancien couvent seront portés à la connaissance du public.

    En 1797, la princesse Amélie de Salm-Kyrbourg part à la recherche du lieu de sépulture de son frère et de son amant, Alexandre de Beauharnais, tous deux exécutés sur la Place du Trône-Renversé, le 23 juillet 1794. Grâce à l’aide de quelques habitants du quartier, elle retrouve l’endroit et achète l’une des parcelles. Cinq ans plus tard, en 1802, Madame de Montagu et sa sœur Madame de La Fayette, épouse du marquis de La Fayette, engagent la même démarche. Leur grand-mère, leur mère et leur sœur aînée sont décédées sur l’échafaud et ont été inhumées dans l’une des fosses communes. Elles achètent une partie du domaine et fondent une société composée des familles des guillotinés sur la place du Trône-Renversé. Les parcelles réunies, l’espace servira désormais de lieu commémoratif et de cimetière pour les familles des suppliciés. Encore aujourd’hui, seuls les descendants de personnes passées sur l’échafaud entre juin et juillet 1794 peuvent être inhumés dans ce calme cimetière toujours bien caché dans son enclos.

    Le cimetière des guillotinés, un lieu d’histoire et de mémoire

    © Marc Heimermann

     

    Le cimetière des guillotinés, un lieu d’histoire et de mémoire

    Le cimetière des familles et l’enclos des fosses communes sont séparés par un mur et une grille. Des plaques racontent l’histoire de ce lieu unique à Paris. © Marc Heimermann

     

    Le cimetière des guillotinés, un lieu d’histoire et de mémoire

    La plaque qui notifie l’emplacement de la fosse n°1

     

    Le cimetière des guillotinés, un lieu d’histoire et de mémoire

    La tombe du marquis de La Fayette, inhumé auprès de son épouse descendante de guillotinés, est la plus connue du cimetière des familles. Chaque année, les États-Unis lui rendent hommage le 4 juillet.

     

    Informations pratiques :

    Cimetière de Picpus – 35, rue de Picpus, 75012

    Métro : Bel-Air (ligne 6), Nation (lignes 1, 2, 6, 9)

    Le cimetière peut être visité du lundi au samedi de 14h à 18h – Droit d’accès de 2€ par personne.

    Paru dans Paris Zig Zag


    votre commentaire
  • Paris regorge de magnifiques églises, célèbres pour leur architecture, leur histoire, ou les tableaux de grand maître qu’elles abritent. Mais pour ceux qui souhaitent une alternative à ces monuments classiques, vous trouverez aussi à Paris quelques églises insolites, visites originales qui vous feront sortir des sentiers traditionnels. 

     

    Église Saint-Serge-de-Radonège (19ème arrondissement)

    Les Églises insolites de Paris


    L’église orthodoxe Saint-Serge de Radonège est un joli bâtiment insolite caché au bout d’une petite impasse fleurie, invisible depuis la rue. Récupérée aux allemands après la seconde guerre mondiale cette église. Au n° 93 de la rue de Crimée entre l’horizon lointain des hautes tours de la Place des Fêtes et l’atmosphère populaire du 19e arrondissement de Paris, une grille en fer. Après l’avoir poussée, une étroite allée, une table et quelques chaises qui semblent abandonnées, un vieux garage et son enseigne « LIBRAIRIE » à peine lisible.

    Le 18 juillet 1924, jour de la fête de Saint-Serge de Radonège, l’Eglise située sur la petite colline à côté des Buttes-Chaumont est rachetée aux enchères, puis définitivement consacrée le 1er mars 1925.

    Pour visiter l’Eglise, le dimanche – jour de l’Office – est idéal pour une découverte chaleureuse du rite Orthodoxe. Les autres jours de la semaine, plus calmes, vous permettront de profiter du cadre silencieux et quasi hors du temps de l’Eglise. Une visite vraiment insolite de Paris.

     

    Église Notre-Dame-du-Travail (14ème arrondissement)

    Les Églises insolites de Paris

     

    Au milieu du 19ème siècle, la Gare Montparnasse est inaugurée et, quelques années plus tard, le village de Vaugirard (dont dépendait le quartier de Plaisance) est annexé à la ville de Paris (1860). Ce qui n’était alors qu’un hameau connaît un développement rapide et la population passe de 2000 habitants à 35000 à la fin du siècle. Une population faite uniquement d’ouvriers, pour la majorité pauvres.

    En 1900 est organisée à Paris l’exposition universelle dont le principal site se trouve au Champ-de-Mars et où travaillent de nombreux ouvriers de Plaisance. Le père Soulange-Bodin, depuis 20 ans père bienfaisant et protecteur du quartier, profite de l’occasion et fait un appel à souscription pour construire une église capable d’accueillir tous ces courageux habitants. L’Église Notre-Dame-du-Travail va naître.

     

     

    Paroisse Saint-Germain de Charonne (20ème arrondissement)

    Les Églises insolites de Paris

     

    Au cœur de l’ancien village de Charonne, dominant la superbe rue Sainte-Blaise, cette église est la seule de Paris (avec l’Église saint-Pierre de Montmartre mais dont l’accès est fermé au public) à avoir conservé son petit cimetière paroissial. Elle a en outre conservé, avec la rue Saint-Blaise, une atmosphère de village ancien que l’on ne retrouve nulle part ailleurs à Paris. 

     

    Église Saint-Jean de Montmartre (18ème arrondissement)

    Les Églises insolites de Paris

     

    En plein cœur de Montmartre, place des Abbesses, l’église Saint-Jean de Montmartre est le premier édifice religieux de Paris construit en béton armé. D’inspiration Art Nouveau, vous y découvrirez de curieuses décorations en perles de grès et céramique, ornements originaux qui n’avaient alors jamais été utilisés pour des monuments sacrés. A découvrir lors d’une promenade à Montmartre.


    votre commentaire