• Assiégée par l’armée prussienne en 1870, la ville de Paris connaît une terrible famine qui pousse ses habitants à consommer rats, pigeons, chevaux… et animaux exotiques du zoo du Jardin des Plantes. Retour sur cet évènement historique définitivement insolite.

     

    Paris est en proie à la famine

    En 1870, les armées du roi de Prusse Guillaume 1er écrasent les troupes françaises de Napoléon III à Sedan. Les Prussiens encerclent ensuite Paris et la ville connaît une terrible famine qui va pousser ses habitants à consommer toutes sortes d’animaux peu recommandables.

    Avant que les lignes d’approvisionnement ne soient coupées, le gouvernement tente tant bien que mal de rassembler autant de bétail et de combustible que possible, mais cela s’avère rapidement insuffisant.

    Le siège de Paris par l’armée prussienne va finalement durer quatre mois, du 19 septembre 1870 au 28 janvier 1871.

     

    Des Parisiens affamés ont dévoré les animaux en 1870

    Le Siège de Paris par le peintre Jean-Louis-Ernest Meissonier (1815–1891)

      

    Chevaux, chiens, chats et rats d’égout au menu

    Durant ces longs mois de siège, les Parisiens sont contraints de manger 70 000 chevaux, ainsi que des chiens, des chats et même des rats d’égouts, qui sont vendus dans les boucheries et servis dans les restaurants de la capitale.

    Victor Hugo relate notamment dans Choses vues : « Ce n’est même plus du cheval que nous mangeons. C’est peut-être du chien ? C’est peut-être du rat ? Je commence à avoir des maux d’estomac. Nous mangeons de l’inconnu. »

    Alors que Noël approche, la Ménagerie du Jardins des Plantes annonce qu’elle n’est plus en mesure de subvenir aux besoins de ses pensionnaires. La plupart d’entre eux, y compris deux éléphants nommés Castor et Pollux, vendus près de 27 000 francs, seront abattus et leur viande consommée par les habitants affamés.

    Considérés comme trop proches des hommes, les singes sont épargnés, tandis que les lions et les tigres, jugés trop dangereux, et les hippopotames, trop coûteux, échappent également à un sort funeste.

     

    Des Parisiens affamés ont dévoré les animaux en 1870

    L’insolite menu du 25 décembre 1870 concocté par le chef Choron

     

    À l’approche des fêtes de fin d’année, la plupart des restaurants et bistrots parisiens sont contraints de fermer leurs portes, faute de nourriture. Les établissements les plus réputés de la capitale continuent à tourner, mais doivent revoir en profondeur leurs menus.

    Chef très réputé, Alexandre Étienne Choron accueille une clientèle très huppée dans son restaurant Voisin, situé à l’époque rue Saint-Honoré. Alors que le réveillon de Noël approche, le cuisinier fait jouer ses relations et acquiert la majorité des animaux comestibles de la Ménagerie du Jardin des Plantes.

    Choron concocte un menu des plus exotiques pour ses riches clients, avec tête d’âne farcie en hors d’œuvre ou potage à base d’éléphant, suivis en entrée de chameau rôti à l’anglaise, civet de kangourou, côtes d’ours à la sauce au poivre, ou encore loup sauce chevreuil. Le plat le plus emblématiques de ce réveillon 1870 restant sans aucun doute le « Chat flanqué de Rats ».

    Ces mets pour le moins insolites sont accompagnés d’une carte des vins exceptionnelle, qui propose les plus grands crus de l’époque.

    Au même moment, Otto von Bismarck exhorte l’officier Helmuth von Moltke à bombarder la ville afin d’obtenir sa reddition. Refusant au départ de satisfaire sa requête, von Moltke finit par céder, et 72 canons Krupp sont déployés autour de Paris au début du mois de janvier 1871.

     

    Des Parisiens affamés ont dévoré les animaux en 1870

    La Porte de Saint-Cloud après les bombardements de janvier 1871

     

    Après une série de terribles bombardements sur la capitale ayant fait près de 400 victimes durant le mois de janvier, la guerre franco-prussienne s’achève officiellement le 10 mai 1871 avec la signature du traité de Francfort, mais les étranges expériences culinaires faites par les parisiens durant le siège de la ville marqueront durablement les mémoires.

     

    Article paru dans dailygeekshow

     


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