• L’histoire du premier métro parisien en 1900

     

    Le 19 juillet 1900 est une date à marquer au fer rouge pour les Parisiens. La toute première ligne du métro parisien est inaugurée en grande pompe à l’occasion de l’Exposition universelle. Elle reliait la porte Maillot à la porte de Vincennes en vingt-sept minutes. Ce fut le début d’une longue histoire d’amour entre les Parisiens et leur métro !

     

    Le métro, une nécessité publique

    En 1896, la France obtient la responsabilité d’organiser la prochaine exposition universelle à Paris. Il est hors de question pour les autorités d’accueillir les millions de visiteurs dans une ville saturée, congestionnée par les omnibus et les voitures tirées par des chevaux. 30 ans après les titanesques travaux haussmanniens, qui ont percé Paris et mis à rude épreuve la patience des Parisiens, de nouveaux travaux monumentaux sont ainsi commandés.

    Le chantier de la première ligne de métro parisien est confié à l’ingénieur breton Fulgence Bienvenüe, qui donnera bien plus tard son nom à la station Montparnasse-Bienvenüe. Ce dernier est auréolé d’une prestigieuse carrière dans l’urbanisme et est reconnu pour avoir notamment été à l’origine du percement de l’avenue de la République et de l’aménagement du parc des Buttes-Chaumont. En outre, Bienvenüe nourrit peut-être l’objectif de prendre une revanche contre le train : en 1881, alors âgé de 29 ans, il fut en effet amputé du bras gauche après être tombé sur… des rails de train !

     

    L’histoire du premier métro parisien en 1900

     

    La ville éventrée

    Dès le 4 octobre 1898, débutent les premiers travaux de la ligne 1. Pour ce faire, Paris est « éventrée » d’ouest en est, de la porte Maillot dans le XVIe arrondissement à Vincennes. Pléthore d’ingénieurs et des milliers d’ouvriers s’échinent, jour et nuit, sur ce gigantesque chantier : défoncement du pavé, étayement du sous-sol et des carrières… La surface de Paris est défigurée le temps des travaux et peu de Parisiens apprécient ce bouleversement de leur ville…

     

    L’histoire du premier métro parisien en 1900

    Construction du chemin de fer métropolitain de Paris : ligne 1, 4e lot. 57 : Station métallique de l’Hôtel de ville, aménagement des accès de la station, Paris (IVème arrondissement) 1er mai 1899. Photographie de Charles Maindron (1861-1940). Paris, bibliothèque de l’Hôtel de Ville.

     

    Les premiers « aventuriers » du métro

    Après deux années de laborieux travaux, la première ligne de métro parisien est inaugurée à Vincennes, le 19 juillet 1900. Ce jour-là, Paris est accablé d’une chaleur étouffante (38 degrés), ce qui motive certains Parisiens à se réfugier dans le sous-sol du métro pour obtenir un peu de fraîcheur. Le bruit et les odeurs si caractéristiques de nos métros parisiens actuels étaient déjà perceptibles à l’époque ! Toutefois, des rumeurs circulaient sur les risques d’accidents encourus, notamment en ce qui concerne de possibles éboulements et de déraillements, ce qui échauda une partie du public. Finalement, peu de monde vint assister aux premiers essais, de même que  l’on note l’absence des grandes personnalités officielles, si ce n’est la présence du préfet de police de Paris, Louis Lépine.

    A noter également que le prix d’un ticket de métro était très modique, à l’époque : à peine 25 centimes pour un trajet et celui-ci durait 26 minutes seulement entre Vincennes et porte Maillot.

     

    L’histoire du premier métro parisien en 1900


    Ainsi, en 1900, nous pouvons nous targuer d’avoir été parmi les premiers à emprunter le « métropolitain », quelques années seulement après le Metropolitan Railway londonien ! Malgré les premières réticences, le métro parisien rentre dans les mœurs des Parisiens. Très vite, le métro deviendra l’un des symboles de la vie parisienne et son transport le plus emprunté. Dès 1903, une seconde ligne est ouverte entre Étoile et Trocadéro. Toutefois, le 10 octobre suivant, une voiture de métro s’enflamme à la station Couronnes : bilan 84 morts. Néanmoins, cet accident ne portera pas atteinte aux autres projets d’élargissement du réseau métropolitain…

     

    L’histoire du premier métro parisien en 1900

    Chemin de fer métropolitain municipal de Paris, ligne de la Porte de Clignancourt à la Porte d’Orléans, 1905-1909, tome 1. 44 : Traversée de la Seine au Châtelet. Fonçage du caisson de rive droite (grand bras), vers l’aval. Pont au change ; Conciergerie. Paris (Ier arr.). Photographie de Charles Maindron (1861-1940), 18 octobre 1905. Paris, bibliothèque de l’Hôtel de Ville. Dimensions: 23 x 17 cm (épr.) ; 26,5 x 34 cm (sup.)

     

    Article paru dans Paris ZigZag

     


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  •  Le jour où le maire de Paris fut assassiné

     

    En 1358, Paris vit des jours troubles. Nous sommes en pleine guerre de cent-ans (1334-1453) et les luttes d’influence entre les différents « partis » pour accéder au trône de France font rage. Au milieu de ce tumulte, la personnalité d’Étienne Marcel (1305-1358) est centrale. Ce dernier est en effet le prévôt des marchands de Paris (ancêtre du poste de maire de Paris) et est passé à la postérité pour avoir tenté de prendre le pouvoir…

     

    Étienne Marcel, le représentant du peuple de Paris

    Dans les années 1350, la France et son roi Jean le Bon (de la famille des Valois) sont en guerre contre la couronne d’Angleterre. Cette guerre est motivée par la nécessité de trouver des expédients économiques pour la France (grâce aux pillages notamment…) et ainsi surmonter la crise économique qui touche le royaume depuis le début du XIVème siècle. Mais les défaites s’enchaînent (depuis la défaite de Crécy) et la légitimité des Valois est fortement ébranlée.

    Profitant des faiblesses françaises, deux personnalités réclament le trône de France à la place de Jean le Bon : le roi Anglais, Édouard III, et Charles de Navarre. Tous les deux se posent en successeur légitime de Philippe le Bel, illustre roi de France entre 1283 et 1314.

    C’est aussi dans ce contexte de crise qu’un certain Étienne Marcel, riche marchand drapier parisien, devient prévôt des marchands de Paris, en 1354 : celui-ci est alors investi de nombreux pouvoirs, notamment militaires, politiques mais aussi économiques. Étienne Marcel est très populaire parmi les artisans et boutiquiers, qui composent le gros de la population parisienne au XIVe siècle, et fait entendre une voix très critique contre le roi de France Jean le Bon.

    Or, Jean le Bon est fait prisonnier par les Anglais après la désastreuse bataille de Poitiers en 1356 et un traité humiliant pour la France est signé à Londres : ce traité donne notamment la Guyenne et une partie de la Bretagne à l’Angleterre, soit 1/3 du territoire français qui passe à l’ennemi ! En raison de l’absence de Jean le Bon en France, c’est son fils, Charles (à ne pas confondre avec Charles de Navarre), qui assure « l’intérim » : cette période s’appelle la régence. Très vite, le régent convoque à Paris des États généraux pour lever des impôts de guerre importants. Couplée à une forte inflation, cette augmentation fiscale est très mal perçue par les quelques 200 000 Parisiens, dont la grande majorité se trouve exsangue en 1356. Incapables de payer leurs loyers et de se sustenter, humiliés par le traité de Londres les Parisiens cherchent un homme providentiel et réclament des réformes !

     

    Le jour où le maire de Paris fut assassiné

    La Conciergerie de Paris, ancien palais des rois à l’époque médiévale.

     

    C’est pourquoi le « maire » de Paris Étienne Marcel prend fait et cause pour les artisans et les pauvres Parisiens face au régent, ce qui l’amène aussi à chercher des soutiens parmi les rivaux du roi de France…

     

    Étienne Marcel maître (éphémère) de Paris…

    Étienne Marcel va user de ses relations avec le monde des commerçants parisiens, pour gagner en visibilité. Marcel va à plusieurs reprises haranguer la foule parisienne et chercher à instaurer un climat politique instable pour prendre l’ascendant sur le régent Charles. Surtout, le 22 février 1358, Étienne Marcel déclenche une émeute réunissant plusieurs milliers de Parisiens, dans le but d’envahir le palais de la cité, où réside le régent et ses soutiens. L’émeute menée par Étienne Marcel se transforme en bain de sang : deux maréchaux sont massacrés sous les yeux du dauphin. En signe d’humiliation, Marcel oblige ensuite le régent à se coiffer du bonnet rouge et bleu des émeutiers (aux couleurs de Paris) mais ne le tue pas, croyant pouvoir le manipuler. Étienne Marcel et le peuple de Paris semblent avoir remporté une bataille décisive.

     

    Le jour où le maire de Paris fut assassiné

    Le meurtre des maréchaux du dauphin, par les soutiens d’Étienne Marcel

     

    Après avoir réuni et félicité les émeutiers place de grève, en face de la maison aux piliers (l’Hôtel de ville de l’époque), Étienne Marcel s’arroge un pouvoir politique considérable : il a réussi, temporairement, à faire céder le roi à ses exigences.

     

    La chute d’Étienne Marcel

    La politique d’Étienne Marcel vise en premier lieu à réduire les prérogatives royales en matière fiscale et réclame une monarchie contrôlée. Toutefois, Paris n’est pas la France, et Étienne Marcel paraît bien seul pour mener cette politique réformatrice, d’autant plus que sa rébellion contre le pouvoir politique, considéré comme une émanation de Dieu, passe très mal auprès des nobles et des ecclésiastiques du royaume. Peu de villes (si ce n’est Amiens et Arras) se rangent du côté du projet réformateur d’Étienne Marcel.

    Grisé par ses premiers succès, Étienne Marcel apporte également son soutien aux paysans révoltés du nord de Paris. Les « grandes jacqueries », c’est-à-dire les révoltes paysannes, battent leur plein contre certains seigneurs, ce qui suscite une peur et une réaction agressive des puissants du royaume. Dotés de moyens militaires très faibles, les « jacques » ne font pas le poids et sont défaits à de nombreuses reprises. Sentant le vent tourner, beaucoup de partisans d’Étienne Marcel fuient la capitale, voire rentrent dans l’opposition du prévôt des marchands.

     

    Le jour où le maire de Paris fut assassiné

    Miniature de Loyset Liédet, BNF, Fr.2643.

     

    Acculé, victime de calomnies, Étienne Marcel finit par être assassiné dans la nuit du 31 juillet 1358. Après une prise d’assaut de l’Hôtel de ville, le régent et ses soutiens reprennent la main sur Paris…

    Étienne Marcel resta dans les mémoires comme un homme ayant fortement ébranlé l’autorité royale. Toute une historiographie, notamment sous la Troisième république (1875-1940) présente alors Étienne Marcel sous les traits d’un révolutionnaire et d’un ami du peuple. Témoignage de cette image positive accolée à la personnalité d’Étienne Marcel, une statue équestre à son effigie fut installée en face de l’Hôtel de ville, haut-lieu symbolique pour l’ancien maire de Paris. De plus, une station porte également son nom…

     

    Le jour où le maire de Paris fut assassiné

    Statue équestre représentant Étienne Marcel devant l’Hôtel de ville, Antonin Idrac (fin XIXème siècle)

     

    Article paru dans Paris ZigZag

     


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  • 5 merveilles du patrimoine parisien disparues à jamais

    Le palais des Tuileries

     

    Si Paris est l’une des villes les plus touristiques au monde, c’est en grande partie pour ses monuments emblématiques, chargés d’histoire et plus que centenaires. Seulement, d’autres constructions aujourd’hui détruites, auraient pu rendre la capitale encore plus impressionnante ! Suivez-nous pour un petit voyage dans le temps à la découverte de quelques uns de ces imposants édifices !

     

    Le Palais des Tuileries

    Construit à la demande de Catherine de Médicis au 16ème siècle, le Palais des Tuileries a fait partie du panorama parisien pendant plus de trois siècles. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne passait pas inaperçu : sa façade de 266 mètres de longueur faisait directement face au palais du Louvre et ses jardins, seuls vestiges restant aujourd’hui, offraient une vue dégagée sur la place de la Concorde. 

    Ce palais, modifié au gré de ses occupants, a accueilli les familles royales à différentes périodes, d’Henri IV à Louis XVIII. Un incendie pendant la Commune le détruit en 1871 et ses ruines seront rasées en 1883.

     

    5 merveilles du patrimoine parisien disparues à jamais

    Le palais des Tuileries vu depuis le Louvre, vers 1868.

     

    Le Palais du Trocadéro

    Là où aujourd’hui se dressent des édifices résidentiels et des ambassades, il y avait des bâtiments extraordinaires, voire exotiques. Les 7ème et 16ème arrondissements de Paris ont en effet été les arrondissements de prédilection des différentes expositions universelles des XIXème et XXème siècles et ont accueilli des dizaines de constructions étourdissantes.

    Dès le début voués à la destruction, ces monuments ont tous disparu, sauf le Grand et le Petit Palais, construits pour l’Exposition de 1900. De tous ces édifices pharaoniques, le plus majestueux restera sans doute le Palais du Trocadéro, construit en 1878 et détruit en 1935 pour laisser place à l’actuel Palais de Chaillot. De cette construction édifiée dans un style éclectique, mêlant inspirations mauresques et néo-byzantines, il ne reste aujourd’hui que le nom.

     

    5 merveilles du patrimoine parisien disparues à jamais


     

    La Galerie des Machines

    Les proportions de la Galerie des Machines, construite pour l’Exposition universelle de 1889, sont gigantesques : 115 mètres de large, 43 mètres de haut et 420 mètres de long. Situé au bout du Champ-de-Mars, cet immense monument n’avait rien à envier à sa voisine la tour Eiffel et possédait alors les plus grandes voûtes au monde.

    Mais, contrairement à sa comparse en fer puddlé, la Galerie des Machines ne survivra pas très longtemps. Transformé un temps en vélodrome, cet immense hall d’une taille au sol équivalente à celle du parc Monceau sera finalement détruit en 1909.

     

    5 merveilles du patrimoine parisien disparues à jamais


     

    La gare de la Bastille

    Située au niveau de la place de la Bastille, la gare du même nom a été pendant plus d’un siècle le passage obligé pour de nombreux habitants de la banlieue parisienne. Avant la construction du RER A, elle était en effet le terminus, et la seule gare intra-muros, de la ligne Vincennes, desservant une grande partie de la banlieue Est de la capitale.

    La gare de la Bastille est restée en service jusqu’en 1969 et a continué d’exister comme lieu d’exposition jusqu’en 1984, année de sa destruction. Son emplacement accueille aujourd’hui l’Opéra Bastille, ouvert en 1989.

     

    5 merveilles du patrimoine parisien disparues à jamais


     

    Les Halles de Paris

    Les Parisiens ayant connu ces pavillons en fonte érigés par l’architecte Baltard s’en souviennent avec nostalgie. Et pour cause, c’est ici que les habitants et commerçants de tout Paris se sont ravitaillés pendant plus de 800 ans ! L’histoire du Ventre de Paris, d’après l’expression utilisée par Zola dans son roman de 1873, débute en 1137 lorsque Louis VI installe un premier marché, alors situé à la lisière de la ville.

    Cet ensemble d’étals en tout genre prendra de l’ampleur au fil des siècles : au moment de la construction des Halles de Baltard en 1852, il est déjà le plus grand marché de Paris et le point central du ravitaillement de la capitale. Les édifices du XIXème siècle seront détruits en 1969 et le marché transféré en banlieue, à Rungis principalement. À leur place se trouvent aujourd’hui le Forum des Halles et la Canopée, achevée en 2016 après des années de travaux.

     

    5 merveilles du patrimoine parisien disparues à jamais


    Article paru dans ParisZigZag

     


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  • Les 17 années qui ont profondément transformé Paris

     

    Paris est aujourd’hui considéré comme l’une des plus belles villes au monde, mais ce n’était pas forcément le cas il y a quelques siècles. Sous la direction d’un homme, le baron Haussmann, la capitale a subi de profondes transformations en un temps quasi-record.

     

    « Donner aux Parisiens de l’eau, de l’air et de l’ombre »

    C’est par ces mots que le préfet Rambuteau s’inquiète de la qualité de Paris dans les années 1830. La capitale est alors une ville insalubre et moyenâgeuse, avec de véritables coupe-gorges. Pour le réformateur social Victor Considérant, Paris est, selon lui, « un immense atelier de putréfaction, où la misère, la peste et les maladies travaillent de concert ». En plus d’accueillir une odeur nauséabonde, les rues parisiennes sont trop étroites. Cela complique la circulation de l’air et favorise la multiplication de « miasmes », synonymes de maladies et de mort.

     

    Les 17 années qui ont profondément transformé Paris

    Une représentation de la capitale au Moyen-âge

     

    Face à la concurrence des autres puissances européennes, il faut réagir. C’est donc ce que va faire Napoléon III, après un séjour à Londres en 1848. Impressionné par la modernité et l’hygiène de la capitale anglaise, Napoléon III se tourne vers George Eugène Haussmann, préfet de la Seine, et le charge d’une mission plus que difficile : aérer, unifier et embellir la ville de Paris.

     

    17 ans pour tout changer

     

    Les 17 années qui ont profondément transformé Paris

    Napoléon III remet à Haussmann le décret d'annexion à Paris des communes telles que Montmartre, Belleville ou Vaugirard

     

    Si le chantier a de quoi inquiéter, Haussmann peut au moins compter sur le soutien de l’empereur et d’une équipe efficace. De Baltard à Belgrand, en passant par Garnier, tous ont pour mission de révolutionner le paysage urbain de Paris.

     

    La révolution commence par le centre de Paris, avec la construction d’un axe nord-sud, reliant le boulevard de Sébastopol au boulevard Saint-Michel. Un axe perpendiculaire est ensuite formé au niveau du Châtelet. Pendant ce temps, on aménage le lieu symbolique des Halles, pour mieux relier la place du Châtelet. L’Île de la Cité subit aussi de gros travaux et l’Hôtel-Dieu, la caserne de la Cité et le tribunal de commerce remplacent les quartiers médiévaux de l’Île. Pour la rive gauche, on perce notamment la rue des Écoles pour mieux desservir le quartier latin et ses collèges. Plusieurs axes sont aussi construits, à l’image de la rue de Rennes qui devait initialement rejoindre la Seine, mais ce ne sera jamais le cas.

     

    Les 17 années qui ont profondément transformé Paris

    Bâtie à partir de 1876, l’avenue de l’Opéra est l’un des grands projets du Second Empire

     

    Haussmann en profite aussi pour faire construire des monuments emblématiques comme la gare de Lyon en 1855 ou la gare du Nord en 1865. Dans le même temps, Charles Garnier s’affaire à son fameux Opéra... Séduit par les parcs londoniens, Napoléon III confie à l’ingénieur Jean-Charles Alphand la création de plusieurs parcs et bois. Le bois de Boulogne et de Vincennes, le parc des Buttes-Chaumont et de Montsouris peuvent ainsi offrir de belles balades au sein de la capitale.

     

    Enfin, l’un des plus gros chantiers concerne la qualité de l’air, de l’eau et l’évacuation des déchets. La loi de 1852 impose le raccordement des immeubles à l’égout et les rues qui n’en ont pas bénéficient heureusement d’un tout nouveau réseau d’égout. Sous la direction de Belgrand, plus de 340 kilomètres d’égouts sont construits entre 1854 et 1870. Un réseau qu’il est aujourd’hui possible de visiter…

     

    Pari réussi mais fatal à Haussmann

    17 ans après le début des travaux, Paris n’a plus rien à voir avec la ville moyenâgeuse qu’elle était. Malgré le prestige, Haussmann connaît une forte disgrâce en 1870. La faute au coût exorbitant des travaux et aux nombreuses critiques, comme celles de Jules Ferry dans son pamphlet Comptes fantastiques d’Hausmann. Au fil des ans, le préfet a hérité du surnom d’« Attila », pour avoir causé la destruction de nombreux monuments et de 20000 maisons.

     

    Les 17 années qui ont profondément transformé Paris

    En récompense de son travail, Haussmann se voit attribuer le nom d’un boulevard qui ne sera terminé qu’en 1926, longtemps après sa mort.

     

    Malgré sa destitution, le nom d’Haussmann reste à jamais associé au prestige de Paris. Grâce à ces travaux, la circulation est améliorée, les nouveaux immeubles sont mieux construits et plus fonctionnels et plusieurs épidémies comme le choléra ont disparu. En 17 ans, l’apparence de la capitale a été profondément bouleversée et aujourd’hui, près de 60% de Paris adopte le fameux style haussmannien.

     

    Article paru dans Paris ZigZag

     


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  • Pendant plus de 200 ans, plus de 60 000 hectolitres d'alcool y ont été produits certaines années

     

    Les catacombes de Paris ont servi à brasser de la bière

     — NaturalBox / Shutterstock.com

     

    C’est bien connu, la ville de Paris regorge en surface de monuments historiques et de nombreuses merveilles architecturales. Mais il n’y a pas qu’à la lumière du jour que l’histoire de Paris a connu moult remous et rebondissements : les sous-sols de la capitale regorgent aussi de secrets.

     

    Si des bières sont brassées dès le XVIIIème siècle, c’est au XIXème siècle que les Parisiens s’intéressent à la boisson alcoolisée aujourd’hui la plus consommée au monde. En effet, si la cervoise est déjà consommée et appréciée, l’arrivée à la capitale des Alsaciens émigrés à la perte de l’Alsace Moselle apporte un savoir-faire unique, jamais vu à Paris. La bière est de meilleure qualité, et gagne enfin en popularité. Face au succès croissant de la boisson, et pour répondre à la forte demande parisienne, le nombre de brasseries augmente de façon considérable, et contraint les brasseurs à faire preuve d’imagination pour continuer à servir de la bière à moindre prix en plein cœur de Paris.

     

    Les brasseries gagnent donc en popularité, mais également en taille : les plus connues portent le nom de Gallia, Schmidt, Karcher ou encore Dumesnil, et l’idée leur vient alors d’investir les sous-sols de la capitale. À Paris, le prix du mètre carré est très élevé, et l’espace manque. Élargir son commerce en investissant les sous-sols permet non seulement de réduire le loyer, mais aussi d’augmenter la rentabilité de l’espace, en possédant deux espaces pour le prix d’un. De plus, les contributions foncières de l’époque sur les portes et les fenêtres étaient particulièrement onéreuses, et les sous-sols ont l’avantage de ne pas nécessiter l’installation de beaucoup de portes, encore moins de fenêtres !

     

    C’est majoritairement dans le sud-est de Paris que s’installent les brasseries : les 13ème et 14ème arrondissements alors quartiers à forte présence industrielle sont choisis pour établir les nouveaux établissements. Ils présentent un avantage considérable par rapport aux autres quartiers parisiens : le nombre d’anciennes carrières de calcaire y est très important. Or, ces dernières constituent, entre température idéale, taux d’humidité à 45° nécessaire au maltage et accès facilité aux sources d’eau souterraines, l’environnement adéquat pour fabriquer une bière de qualité.

     

    Si Paris compta jusqu’à une trentaine de brasseries souterraines, ces lieux vinrent progressivement à disparaître au tournant du XXème siècle. Et aujourd’hui ? Depuis les années 1980, les lieux font le bonheur des cataphiles parisiens, dont la plupart ignorent pourtant quel genre d’activité s’y pratiquait, plus de 100 ans auparavant !

     

    Article paru dans dailygeekshow

     


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