• Symboles du romantisme parisien, les 37 ponts qui jalonnent la Seine sont bien plus que des passerelles permettant de relier les deux rives de la capitale. Véritables traits d’union  entre plusieurs siècles d’histoire, ils racontent par leur architecture comment la ville s’est développée au fil du temps.  

    Des ponts qui ont également connu une histoire mouvementée, et pour certains insolite, à vous souvenir la prochaine fois que vous les arpenterez !

     

    Pont Alexandre-III

    Inauguré lors de l’Exposition Universelle de 1900, son architecture d’avant-garde, sa décoration baroque et sa situation géographique en font l’un des plus emblématiques de la capitale. Édifié en l’honneur de l’amitié retrouvée entre la France et la Russie, on retrouve au milieu de sa structure les Nymphes de le Seine, portant les armes de Paris, mais aussi les nymphes de la Neva, qui portent, elles, les armes de la Russie. Un symbole fort en plein cœur de Paris !

    Tout ce que vous ne saviez pas sur les ponts de Paris


     Lors de l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs de 1925, le pont Alexandre III fut également interdit à la circulation pendant plusieurs mois, reconverti pour la manifestation en rue bordée de boutiques occupées par les industries de luxe. 

    Tout ce que vous ne saviez pas sur les ponts de Paris

     

    Pont de la Concorde

    Mis en projet à partir de 1727, date de la construction de la Place de la Concorde (anciennement place Louis XV), ce pont n’a été achevé qu’en 1790, faute de moyens financiers et de matériaux. C’est grâce à la révolution française que le Pont de la Concorde put être construit, grâce aux pierres prises à la forteresse de la Bastille.

    Tout ce que vous ne saviez pas sur les ponts de Paris

     

    Entre l’ancienne place de la Révolution et l’Assemblée Nationale, ce pont, édifié donc en grande partie avec les pierres récupérées à la Bastille, permettait alors aux parisiens de piétiner le symbole royal en le traversant !

     

    Le Pont de l’Alma

    Tout ce que vous ne saviez pas sur les ponts de Paris

     

    Tout le monde (ou presque) connaît le fameux Zouave du Pont de l’Alma, lequel, dans la tradition parisienne, sert à jauger la Seine en cas de crue. Mais ce que l’on sait moins est que ce Zouave, sculpté par Georges Diebolt, était à l’origine accompagné de trois camardes, lorsque le premier Pont de l’Alma fut construit en hommage à la guerre de Crimée, inauguré par Napoléon III. Un grenadier, un chasseur à pied et un artilleur honoraient en effet la mémoire des soldats qui avaient combattu pendant la guerre, jusqu’à que le pont fut entièrement reconstruit entre 1970 et 1974.

    Le chasseur à pied est aujourd’hui dans le bois de Vincennes (contre le mur sud de la redoute de Gravelle), le grenadier est à Dijon, ville natale de son sculpteur, et l’artilleur a été transféré à La Fère (Aisne), ancien siège de l’École Royale d’Artillerie. Le Zouave reste le seul, aujourd’hui, à avoir les pieds dans l’eau !

     

     

    Pont Neuf

    Comme son nom ne l’indique pas, le Pont Neuf est le plus vieux pont de Paris. Un pont qui, à l’époque de sa construction (fin 16e – début 17e), était le premier pont à traverser entièrement la Seine, le premier à être construit avec de la pierre, et, enfin, le premier à être doté d’un trottoir pour les piétons.

    Tout ce que vous ne saviez pas sur les ponts de Paris

     

    Autre révolution pour l’époque, ce fut aussi le premier pont sans aucune habitation. Il abritait uniquement des boutiques, lesquelles ont disparu en 1855. 

    Tout ce que vous ne saviez pas sur les ponts de Paris

     

    Pont de la Tournelle

    Reliant la rive gauche à l’île Saint-Louis, le Pont de la Tournelle est surmonté de l’un des emblèmes les plus importants de la capitale : la statue de Sainte Geneviève, patronne de Paris.

    Tout ce que vous ne saviez pas sur les ponts de Paris

     

    Une statue qui est l’œuvre de Paul Landowski (à qui l’on doit, notamment, le Corcovado), lequel n’était pas d’accord avec la ville de Paris quant à la direction donnée à Geneviève. Lui voulait la tourner vers Notre-Dame, tandis que la ville souhaitait la voir regarder vers l’Est, là où Attila et les Huns avaient contourné Paris. Il sera finalement décidé que Sainte Geneviève tournera le dos à Notre-Dame, au plus grand désespoir du sculpteur, qui boycottera l’inauguration.

    Prévue le 9 juillet 1928, elle sera différée au 27 août. Landowski, lui, ne participera pas à la cérémonie. 

     

    Pont d’Arcole

    La bataille d’Arcole, qui dura du 15 au 17 novembre 1796, est l’un des épisodes les plus célèbres de la légende napoléonienne, et nombreux sont ceux qui associent ce pont à la Campagne d’Italie. 

    La légende raconte plutôt que ce pont, qui relie l’île de la Cité et la place de l’Hôtel-de-Ville (ancienne place de Grève) tiendrait plutôt son nom d’un jeune homme qui, bravant les balles de la Garde Royale lors de la révolution de juillet 1830, aurait planté un drapeau tricolore sur le pont, et serait tombé en s’écriant « « Je m’appelle Arcole ! Vengez-moi ! ». 

    Dès lors, le pont de Grève aurait pris le nom de… Pont d’Arcole. 

     

    Pont des Arts

    Premier pont métallique de Paris, le Pont des Arts fut commandé par Napoléon pour doter la capitale d’une technologie nouvelle : la fonte. Baptisé Pont des Arts, il tient en fait son nom du Palais des Arts, nom donné à l’époque au Louvre, transformé en musée sous la Révolution.

    Tout ce que vous ne saviez pas sur les ponts de Paris

     

    Inscrit à l’inventaire des monuments historiques en 1975, une expertise démontrera la fragilité de l’édifice, et le pont sera interdit d’accès en 1977. Une décision très sage, puisqu’en 1979, un choc avec une barge fera s’effondrer le pont sur 60 m de long !

    Tout ce que vous ne saviez pas sur les ponts de Paris

     

    Petit Pont

     Dans la nuit du 27 au 28 avril 1718, une mère qui avait perdu son fils noyé décida de suivre une croyance populaire qui disait qu’il fallait faire flotter un cierge planté dans un pain béni, lequel s’arrêterait à l’endroit même de la noyade. La femme déposa donc dans la Seine un bol surmonté de cet assemblage magique. Le bol dériva, puis percuta un bateau chargé de foin qui avait accosté au niveau du quai de la Tournelle.

    Tout ce que vous ne saviez pas sur les ponts de Paris

    Le Petit-Pont après l’incendie de 1718. Jean-Baptiste Oudry

     

    Le bateau prit feu, puis, pour éviter que celui-ci ne se propage, la corde fut coupée. Mais au lieu de couler, le bateau en flammes se dirigea vers le Petit Pont, alors constitué uniquement de maisons sur pilotis en bois. Ce fut l’un des incendies les plus importants du 18ème siècle, causé par un simple cierge…

    Article paru dans Un Jour à Paris


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  • Le cimetière des guillotinés, un lieu d’histoire et de mémoire

    © Marc Heimermann

     

    Le cimetière de Picpus, dans le XIIème arrondissement, est un lieu singulier. Par son statut, d’abord, puisqu’il est l’un des deux seuls cimetières privés de la capitale. Par son affectation, ensuite, puisqu’il n’accueille que des descendants de personnes guillotinées lors de l’épisode le plus sanglant de la Révolution : la Grande Terreur, dont la fin sera marquée par l’exécution de Robespierre. On vous raconte l’histoire de ce lieu sans équivalent dans la capitale.

    Le cimetière des guillotinés, un lieu d’histoire et de mémoire

    © Marc Heimermann

     

    La Grande Terreur, un mois et demi d’exécution de masse

    Juin 1794. Deux ans après son installation sur la place de la Révolution (aujourd’hui place de la Concorde), la guillotine rassemble plus de mécontents contre elle que n’importe quelle mesure prise par la Convention nationale. Plus que la méthode, c’est son emplacement qui pose problème. Le passage continuel des charrettes remplies de corps sanguinolents apportent leur lot de désagréments. Pire, l’inhumation des milliers de cadavres dans les fosses communes du cimetière des Errancis empestent l’air d’odeurs nauséabondes. Faisant face à de multiples plaintes, les autorités n’ont guère d’autre choix que de délocaliser le « hachoir national ». Ils choisissent d’abord la place de la Bastille, puis la place du Trône-Renversé, actuelle place de l’Île-de-la-Réunion. La guillotine établie, il leur faut maintenant trouver un endroit où inhumer les cadavres qui s’accumulent… En essayant, cette fois-ci, de trouver un lieu qui ne liguera pas tous les habitants contre lui.

    À quelques centaines de mètres de la place du Trône-Renversé se trouve un enclos de 300 mètres de long sur 70 mètres de large. Cet immense domaine au cœur de la capitale a longtemps abrité un couvent, celui des Chanoinesses de Saint-Augustin de la Victoire-de-Lépante. En mai 1792, les bâtiments et le terrain de cette communauté religieuse ont été confisqués par les révolutionnaires et donnés à un « patriote ». Le lieu semble tout trouvé : proche du lieu d’exécution, grand, caché derrière des murs et propriété de la Nation. Deux grandes fosses pouvant accueillir des centaines de cadavres sont immédiatement creusées et le tracé d’une troisième réalisé. Pour minimiser le risque de recevoir des plaintes, les autorités gardent le lieu secret. Pendant toute la durée de la Grande Terreur, personne ne saura vraiment où les corps sont transportés.

    Le cimetière des guillotinés, un lieu d’histoire et de mémoire

    Un comité révolutionnaire, chargé de donner les sentences d’exécution, sous la Terreur

     

    Et pourtant, Dieu sait qu’ils sont nombreux ! En seulement six semaines, du 14 juin au 27 juillet 1794, 1306 suppliciés seront inhumés dans l’enclos de l’ancien couvent. Le couperet du bourreau Sanson tombera plus de fois en un mois et demi qu’en deux ans de présence sur la place de la Révolution. Nous sommes au paroxysme de la Terreur et les « ennemis de la Révolution » sont des nobles, des religieux, des militaires, mais surtout des gens du peuple. Tout le monde peut tomber sous le coup d’une décision du Tribunal Révolutionnaire : parmi les 1306 victimes, il y a des meuniers, des marquis, des boulangers, des princesses, des lieutenants ou des brasseurs. 1109 hommes et 197 femmes de tous rangs dont les noms sont aujourd’hui inscrits sur des plaques installées sur un mur du cimetière.

    Un lieu de mémoire et de recueillement

    Sous le Directoire, le domaine est découpé en parcelles et vendu à des particuliers qui n’ont généralement pas connaissance des pratiques funestes qui s’y sont déroulés quelques années plus tôt. Seuls quelques officiels et privilégiés savent que des milliers de corps en décomposition sont empilés à quelques mètres en dessous du sol. C’est grâce à la persévérance de trois femmes que les secrets de l’ancien couvent seront portés à la connaissance du public.

    En 1797, la princesse Amélie de Salm-Kyrbourg part à la recherche du lieu de sépulture de son frère et de son amant, Alexandre de Beauharnais, tous deux exécutés sur la Place du Trône-Renversé, le 23 juillet 1794. Grâce à l’aide de quelques habitants du quartier, elle retrouve l’endroit et achète l’une des parcelles. Cinq ans plus tard, en 1802, Madame de Montagu et sa sœur Madame de La Fayette, épouse du marquis de La Fayette, engagent la même démarche. Leur grand-mère, leur mère et leur sœur aînée sont décédées sur l’échafaud et ont été inhumées dans l’une des fosses communes. Elles achètent une partie du domaine et fondent une société composée des familles des guillotinés sur la place du Trône-Renversé. Les parcelles réunies, l’espace servira désormais de lieu commémoratif et de cimetière pour les familles des suppliciés. Encore aujourd’hui, seuls les descendants de personnes passées sur l’échafaud entre juin et juillet 1794 peuvent être inhumés dans ce calme cimetière toujours bien caché dans son enclos.

    Le cimetière des guillotinés, un lieu d’histoire et de mémoire

    © Marc Heimermann

     

    Le cimetière des guillotinés, un lieu d’histoire et de mémoire

    Le cimetière des familles et l’enclos des fosses communes sont séparés par un mur et une grille. Des plaques racontent l’histoire de ce lieu unique à Paris. © Marc Heimermann

     

    Le cimetière des guillotinés, un lieu d’histoire et de mémoire

    La plaque qui notifie l’emplacement de la fosse n°1

     

    Le cimetière des guillotinés, un lieu d’histoire et de mémoire

    La tombe du marquis de La Fayette, inhumé auprès de son épouse descendante de guillotinés, est la plus connue du cimetière des familles. Chaque année, les États-Unis lui rendent hommage le 4 juillet.

     

    Informations pratiques :

    Cimetière de Picpus – 35, rue de Picpus, 75012

    Métro : Bel-Air (ligne 6), Nation (lignes 1, 2, 6, 9)

    Le cimetière peut être visité du lundi au samedi de 14h à 18h – Droit d’accès de 2€ par personne.

    Paru dans Paris Zig Zag


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  • Paris regorge de magnifiques églises, célèbres pour leur architecture, leur histoire, ou les tableaux de grand maître qu’elles abritent. Mais pour ceux qui souhaitent une alternative à ces monuments classiques, vous trouverez aussi à Paris quelques églises insolites, visites originales qui vous feront sortir des sentiers traditionnels. 

     

    Église Saint-Serge-de-Radonège (19ème arrondissement)

    Les Églises insolites de Paris


    L’église orthodoxe Saint-Serge de Radonège est un joli bâtiment insolite caché au bout d’une petite impasse fleurie, invisible depuis la rue. Récupérée aux allemands après la seconde guerre mondiale cette église. Au n° 93 de la rue de Crimée entre l’horizon lointain des hautes tours de la Place des Fêtes et l’atmosphère populaire du 19e arrondissement de Paris, une grille en fer. Après l’avoir poussée, une étroite allée, une table et quelques chaises qui semblent abandonnées, un vieux garage et son enseigne « LIBRAIRIE » à peine lisible.

    Le 18 juillet 1924, jour de la fête de Saint-Serge de Radonège, l’Eglise située sur la petite colline à côté des Buttes-Chaumont est rachetée aux enchères, puis définitivement consacrée le 1er mars 1925.

    Pour visiter l’Eglise, le dimanche – jour de l’Office – est idéal pour une découverte chaleureuse du rite Orthodoxe. Les autres jours de la semaine, plus calmes, vous permettront de profiter du cadre silencieux et quasi hors du temps de l’Eglise. Une visite vraiment insolite de Paris.

     

    Église Notre-Dame-du-Travail (14ème arrondissement)

    Les Églises insolites de Paris

     

    Au milieu du 19ème siècle, la Gare Montparnasse est inaugurée et, quelques années plus tard, le village de Vaugirard (dont dépendait le quartier de Plaisance) est annexé à la ville de Paris (1860). Ce qui n’était alors qu’un hameau connaît un développement rapide et la population passe de 2000 habitants à 35000 à la fin du siècle. Une population faite uniquement d’ouvriers, pour la majorité pauvres.

    En 1900 est organisée à Paris l’exposition universelle dont le principal site se trouve au Champ-de-Mars et où travaillent de nombreux ouvriers de Plaisance. Le père Soulange-Bodin, depuis 20 ans père bienfaisant et protecteur du quartier, profite de l’occasion et fait un appel à souscription pour construire une église capable d’accueillir tous ces courageux habitants. L’Église Notre-Dame-du-Travail va naître.

     

     

    Paroisse Saint-Germain de Charonne (20ème arrondissement)

    Les Églises insolites de Paris

     

    Au cœur de l’ancien village de Charonne, dominant la superbe rue Sainte-Blaise, cette église est la seule de Paris (avec l’Église saint-Pierre de Montmartre mais dont l’accès est fermé au public) à avoir conservé son petit cimetière paroissial. Elle a en outre conservé, avec la rue Saint-Blaise, une atmosphère de village ancien que l’on ne retrouve nulle part ailleurs à Paris. 

     

    Église Saint-Jean de Montmartre (18ème arrondissement)

    Les Églises insolites de Paris

     

    En plein cœur de Montmartre, place des Abbesses, l’église Saint-Jean de Montmartre est le premier édifice religieux de Paris construit en béton armé. D’inspiration Art Nouveau, vous y découvrirez de curieuses décorations en perles de grès et céramique, ornements originaux qui n’avaient alors jamais été utilisés pour des monuments sacrés. A découvrir lors d’une promenade à Montmartre.


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    Histoire d’une avenue pas comme les autres

    Mondialement connue, la « plus belle avenue du monde » n’a plus grand chose à voir avec ce qu’elle était à l’époque de sa création, au 17ème siècle. Ancienne terre marécageuse devenue sous Louis XIV voie royale, c’est aujourd’hui l’une des avenues les plus emblématiques de Paris, où paradent au milieu des enseignes prestigieuses les touristes venus du monde entier. Découvrez l’histoire d’une avenue pas comme les autres… 

    À partir de 1666, Louis XIV charge André Le Nôtre, jardinier du Roi, de transformer intégralement le jardin des Tuileries, et d’ouvrir un chemin pour faciliter la route jusqu’à Versailles. Dans l’axe du Palais, aujourd’hui disparu, Le Nôtre prolonge l’allée centrale du jardin par une large voie bordée d’une double rangée d’ormes. Une voie aménagée dans une région marécageuse et broussailleuse située hors des limites de Paris, qui se terminait au niveau de l’actuel rond-point des Champs-Élysées-Marcel-Dassault. 

     

    Histoire d’une avenue pas comme les autres

    En 1710, ce Grand-Cours - appelé aussi les Champs-Élysées (en référence au lieu dans lequel séjournaient les héros de la mythologie grecque, probablement pour se moquer des origines marécageuses de l’avenue) – est prolongé jusqu’en haut de la butte où s’élève maintenant l’Arc de Triomphe. Tout au long du 18ème siècle, l’avenue sera élargie, embellie, et de nouvelles voies, comme l’avenue Montaigne, l’avenue Matignon ou encore l’avenue de Marigny, seront créées. 

    Malgré tous ces aménagements, l’avenue restait mal-aimée des parisiens. Mal fréquentée la journée, obscure la nuit, elle enjambait le cours de l’ancien Grand-Égout de Paris, qui prenait sa source à la colline de Ménilmontant et se déversait dans la Seine entre le Pont de l’Alma et le Trocadéro. Autant d’éléments qui ne donnaient pas particulièrement envi à la population de flâner le long de cette avenue…

    On décida alors de recouvrir le Grand-Égout et, en 1777, un poste de garde Suisses est installé sur l’avenue. Les Champs-Élysées commencent alors à connaitre une certaine animation, notamment grâce aux beaux hôtels particuliers qui se construisent dans la rue du Faubourg Saint-Honoré. S’installent également des jeux de paumes et de boules, des restaurateurs et des limonadiers.

    Mais ce ne fut qu’à partir de 1828 que l’avenue des Champs-Élysées commença à connaitre de véritables embellissements : trottoirs, contre-allées asphaltées, éclairage avec la mise en place de 1200 candélabres au gaz, installation d’établissements publics, cafés, restaurants, salles de concert et de théâtre… Le développement se continuera jusqu’au Second Empire, qui donnera à l’avenue toute son élégance. Si la majorité des somptueux hôtels particuliers construits à cette époque ont disparu pour laisser place à des immeubles – plus rentables – les Champs-Élysées n’ont depuis cessé d’être l’épicentre du luxe parisien. 

     

    Histoire d’une avenue pas comme les autres

    C’est également au cours du 19ème siècle que de grandes enseignes s’installent sur les Champs-Élysées. Et pas n’importe lesquelles… Située sur la route du Bois de Boulogne, lieu préféré de la haute société pour les promenades mondaines, l’avenue est un lieu stratégique pour l’industrie hippomobile. Les grandes maisons s’installent avenue des Champs-Élysées, où la clientèle peut découvrir les nouveaux modèles de véhicules. Puis, lorsque la traction mécanique remplace la traction hippomobile, les concessionnaires auto apparaissent : Mercédès en 1902, Peugeot et Renault en 1908… En 1909 plus de 22 maisons ont leur vitrine sur l’avenue des Champs-Élysées. Aujourd’hui encore, les grands concessionnaires automobiles sont présents sur les Champs-Élysées, suivis au 20ème siècle par l’industrie du luxe puis par des enseignes grand public.

    Les Champs-Élysées, haut-lieu historique

    Derrière le faste de l’avenue se cache également un passé étroitement lié aux grands évènements de l’histoire de France. Le 5 octobre 1785, c’est en empruntant cette avenue que plus de 7000 femmes se sont rendues à Versailles pour réclamer au roi du pain. Le lendemain, le cortège traversera les Champs-Élysées dans le sens inverse, accompagné par la famille royale, contrainte de s’installer au cœur de Paris, dans le Palais des Tuileries.

    Au retour de la fuite manquée de Varennes, c’est aussi par les Champs-Élysées que la famille royale est ramenée dans Paris le 25 juin 1791. Alors que deux haies de gardes nationaux rendaient les honneurs la crosse en l’air, des pancartes indiquaient : « celui qui applaudira le Roi sera bâtonné, celui qui l’insultera sera pendu ».

    En 1814, à l’entrée des forces européennes alliées dans Paris, des milliers de cosaques campèrent sur les Champs-Élysées. Ils y resteront tout le printemps, et laisseront derrière eux des expressions encore utilisées aujourd’hui…

     

    Histoire d’une avenue pas comme les autres

     gallica.bnf.fr

     

    Enfin, le 26 août 1944, c’est encore les Champs-Élysées que le Général de Gaulle descendra pour fêter la libération de Paris devant plus de deux millions d’âmes.

    Histoire d’une avenue pas comme les autres

    Un Jour de plus à Paris

     


     


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  • Paris n’est pas qualifiée de Ville Lumière par hasard ! Éclairée de toute part, elle est réputée pour ses réverbères absolument uniques au monde. Cet héritage, elle le doit notamment aux pratiques d’une époque où les lanternes au gaz étaient la norme en matière d’éclairage. En effet, avant l’apparition et la démocratisation de l’ampoule électrique, les lampadaires étaient toujours produits en petite série car réservés à une élite. C’est pourquoi, les installations qui datent de cette période sont souvent très travaillées.

    Lorsqu’il a fallu convertir l’éclairage au gaz à l’électricité, la tendance était à la réhabilitation de ces lanternes « de style ». Dès la fin des années 1950, la Ville de Paris s’inspire des modèles du 19ème siècle (dont les brevets étaient tombés dans le domaine public) pour réaliser ses nouveaux lampadaires électriques. Anciens ou se voulant comme tels, découvrez les exemples les plus atypiques de réverbères parisiens !

     

    1 – Sur le pont Alexandre III (8ème)

    Inauguré pour l’Exposition universelle de 1900, le pont Alexandre III est l’un des ponts les plus décorés de Paris. Tout en moulures et en dorures, il se pare également d’une rangée de 32 réverbères en bronze, absolument uniques en leur genre. Aux extrémités du pont, on peut admirer les candélabres du sculpteur Henri Désiré Gauquier, à la base desquels des statuettes d’enfants forment la « Ronde des Amours ».

     

    Les plus beaux réverbères de Paris 

     

    2 – Sur la place Furstenberg (6ème)

    En plein cœur du quartier de Saint-Germain-des-Près, une petite place très romantique abrite un unique lampadaire sur son terre-plein central. Les loupiotes sphériques d’autrefois ont désormais été remplacées par des lanternes coniques. Cette forme de lampadaire, plutôt rare, confère à cette placette de Rive Gauche tout son charme.

     

    Les plus beaux réverbères de Paris

     

    3 – Sur la place de la Concorde (8ème)

    Les candélabres en forme de colonne rostrale qui ornent la place de la Concorde sont tout simplement époustouflants. Dessinées par Jacques Ignace Hittorff en clin d’oeil à l’Hôtel de la Marine voisin, ces réverbères ouvragés sont des modèles uniques.

     

    Les plus beaux réverbères de Paris

     

    4 – Sur la place de l’Hôtel-de-Ville (4ème) 

    Dans le quartier du Marais, de magnifiques lampadaires coniques éclairent de leurs vives lumières le parvis de l’Hôtel-de-Ville. Un décor qui renforce d’autant plus le charme de ce somptueux édifice néo-renaissance.

     

    Les plus beaux réverbères de Paris

     

    5 – Sur la place de l’Opéra (9ème)

    L’Opéra Garnier est sûrement le monument le plus gâté de la capitale en matière de réverbères. Son vaste appel aux dons a récemment permis de restaurer les 22 magnifiques cariatides dont la place se pare. Ces « femmes lampadaires » sont accompagnées de nombreux autres réverbères aux formes les plus diverses. Le 28 juin 2016, la restauration de cette extraordinaire « ceinture de lumière » a également permis de remettre sur pied pas moins de 22 lampadaires, 2 candélabres, 4 colonnes pyramidales, 8 colonnes rostrales et 2 colonnes impériales.

     

    Les plus beaux réverbères de Paris

     

    6 – Sur la place Vendôme (1er)

    Tout autour de la majestueuse colonne Vendôme, de nombreux réverbères coniques viennent éclairer cette chic place du centre de Paris. Mais, plus exceptionnelles encore sont les trois petites lanternes suspendues aux pavillons d’angle de la place.

     

    Les plus beaux réverbères de Paris

     

    7 – Dans le Passage Vandrezanne (13ème)

    Dans cet étroit passage de la Butte aux Cailles, reliant la rue Vandrezanne à la rue du Moulin-des-Près, ont été installés des candélabres console. Leur forme spécifique permet de tenir à distance les loupiotes des habitations riveraines. Particulièrement rares à Paris, ces lampadaires ajoutent une touche de folklore supplémentaire à cette allée pittoresque.

     

    Les plus beaux réverbères de Paris

     

    8 – Dans le square Louise-Michel (18ème)

    C’est en bas du Sacré-Cœur que l’on trouve sans aucun doute le réverbère le plus insolite de Paris ! Ce candélabre à grande lyre est orné d’une horloge, ce qui en fait un modèle original.

     

    Les plus beaux réverbères de Paris

     

    9 – À l’entrée des stations de métro

    On passe devant tous les jours sans plus forcément remarquer la beauté des réverbères qui encadrent nos stations de métro. Conçues par Hector Guimard, ces lampadaires, empreints du style Art Déco, ont vocation à éclairer les encarts de signalisation du métro. Ces réverbères sont de deux types. Dans leur forme la plus simple, ils se réduisent à un seul globe lumineux. Pour ce qui est des descentes non couvertes aux abords des escaliers, elles sont ornées de deux réverbères en forme de brin de muguet munis d’ampoules orange.

     

    Les plus beaux réverbères de Paris

    Article paru dans Paris Zig Zag 


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